Tension sociale tous azimuts : le gouvernement mis à rude épreuve
A mi-mandat du gouvernement et sa majorité, un climat social de plus en plus tendu révèle les tensions auxquelles est confronté le gouvernement d’Aziz Akhannouch. Cette situation se solde aujourd’hui par une colère montante, l’Union nationale de travail au Maroc (UNTM) et la Commission nationale des étudiants en médecine, pharmacie et dentisterie, ont sévèrement critiqué les mesures gouvernementales et la répression des manifestations. Le mécontentement populaire s’intensifie sur fond de revendications sociales et économiques inassouvies.
Le 27 octobre, une manifestation de grande ampleur est prévue devant le Parlement à Rabat. L’UNTM, qui organise ce rassemblement, dénonce une politique d’« exclusion, de domination et de ciblage de la sécurité sociale » mise en place par le gouvernement. Les implications de cette politique se manifestent par des atteintes au droit de grève et une fragilisation des acquis en matière de couverture santé et de retraite.
Dans un communiqué, l’UNTM a interpellé le gouvernement ainsi que les institutions étatiques pour qu’ils revoient leurs politiques économiques et sociales. Les responsables syndicaux soulignent qu’il est urgent d’adopter des mesures proactives face à la détérioration de la situation actuelle. Selon eux, la confiance des citoyens envers les institutions élues est en chute libre, intensifiant les tensions sociales.
Cette grogne est exacerbée par des événements récents de migration massive, notamment le 15 septembre à Fnideq, que l’UNTM interprète comme des symptômes clairs de politiques sociales échouées. L’organisation syndicale fustige le non-respect des engagements gouvernementaux touchant à l’emploi, l’éducation, la santé et la justice, des piliers fondamentaux pour la stabilité sociale du pays.
Les revendications des syndicats convergent sur la nécessité d’un dialogue social revigoré et d’une nouvelle réglementation du paysage syndical marocain. L’UNTM exige des lois qui garantissent l’indépendance des organisations syndicales tout en renforçant leur rôle d’intermédiaires sociaux, essentiels pour la paix sociale et la sécurité du pays. En outre, l’UNTM exprime une opposition résolue au projet de loi n° 54.23, qu’elle juge dommageable en l’absence d’une concertation réelle avec les acteurs sociaux.
Le climat social s’est encore envenimé la semaine dernière lorsque des étudiants en médecine ont organisé un sit-in pacifique à Rabat, violemment dispersé par les forces de l’ordre. Les associations étudiantes et les syndicats médicaux condamnent fermement cette répression, la qualifiant de « brutalité inacceptable ». Quinze étudiants ont été arrêtés, selon la Commission nationale des étudiants en médecine.
La réaction violente des autorités a été vivement critiquée par la communauté médicale, qui appelle à des excuses officielles et à la libération des détenus. Les étudiants dénoncent une politique gouvernementale inefficace, sur fond de grève ouverte qui perdure depuis dix mois. Les manifestations se sont multipliées dans les hôpitaux universitaires, les étudiants exprimant leur désarroi face à cette situation. Les professeurs également, par le biais du Syndicat national de l’enseignement supérieur, ont exprimé leur désapprobation face à l’intervention sécuritaire, qui selon eux, ne fera qu’aggraver la crise.
L’UNTM et d’autres organisations continuent de plaider pour une révision radicale des politiques actuelles. Ils voient dans les actes du gouvernement une menace directe à la dignité des citoyens et au maintien de conditions de vie acceptables. Les promesses non tenues concernant l’amélioration des conditions de travail, de soins et d’éducation restent au cœur des revendications.
Le gouvernement doit maintenant naviguer cette situation très complexe. La pression exercée par les manifestations et les revendications sociales dénote l’urgence de réformes substantielles pour restaurer la paix sociale et renouveler la confiance des Marocains envers leurs institutions.