Tension sur le Stock de blé : le Maroc a 100 jours
Le Maroc ressent de plus en plus les effets de la guerre russo-ukrainienne, notamment sur les marchandises importées et surtout sur le blé. La situation fait qu’aujourd’hui que le Maroc ne peut plus se fournir en blé, ni pour la consommation privée ni pour un usage commercial, par exemple dans l’élevage bovin, et doit donc importer de grandes quantités. Mais avec la hausse des prix du blé sur le marché mondial, le volume des subventions financières augmente et la charge sur le budget national s’alourdit.
Fin février, juste avant le déclenchement de la guerre en Europe, le prix du blé était légèrement inférieur à 300 dollars américains la tonne. Fin mai 2021, le prix était d’un peu plus de 250 dollars américains la tonne. Le gouvernement subventionne chaque tonne de blé à tel point que les producteurs de farine peuvent calculer 270 dirhams le quintal et répercuter les prix correspondants sur les boulangeries. La différence de prix en évolution dynamique est supportée par le Trésor public.
A coup de subventions, le gouvernement sera obligé davantage de concourir à des levées de fonds internationaux car les 60% du budget des subventions pourraient déjà être épuisés. Avec ce montant, c’est déjà énorme pour les finances publiques, car « l’État apporte un tampon via la subvention à la farine pour maintenir le pouvoir d’achat des ménages, notamment ceux aux revenus les plus faibles qui consacrent une grande partie de leurs revenus à l’alimentation », alertent Les Inspirations ÉCO.
Au premier trimestre de l’année, le Trésor a déjà dépensé près de 60% des fonds prévus dans la loi de finances en subventions, selon le journal, qui ne voit aucune perspective d’amélioration tant que la situation sur les marchés mondiaux et en Ukraine persiste.
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OCP pour la maîtrise de équilibres macroéconomiques
Lors de la conférence de presse à l’issue du conseil de gouvernement du 19 mai 2022, le porte-parole du gouvernement a confirmé une hausse significative des prix du blé.
Interrogé sur la « probable guerre du blé à laquelle le monde est confronté », le porte-parole du gouvernement Mustapha Baitas a assuré que le Maroc dispose d’une réserve équivalente à quatre mois de consommation.
Dans le même temps, il a confirmé la lourde charge pesant sur le Trésor public, mais aussi la volonté du gouvernement de protéger le pouvoir d’achat de la population pour cet important aliment de base.
Cependant, la question se posera rapidement de savoir comment l’État peut lever les fonds nécessaires ou oser répercuter une partie des hausses de prix sur les citoyens. Une approche qui pourrait être une utilisation inappropriée de la part de l’État dans les excédents de l’OCP. Le groupe des phosphates et engrais, dont les principaux actionnaires sont l’Etat marocain profite actuellement de la hausse générale des cours mondiaux des matières premières et enregistre de nouveaux records de ventes. Dans la loi de finances, cependant, ces recettes sont prévues ailleurs.