Terrorisme : L’accord secret entre l’Algérie et AQMI dévoilé
Le gouvernement malien a publié un communiqué officiel dans lequel il dénonce avec vigueur le rôle néfaste de l’Algérie dans la propagation du terrorisme jihadiste au Sahel. Il rappelle que le principal groupe armé qui sévit dans la région, Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), est issu d’une organisation terroriste algérienne, le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC), qui a semé la mort et la désolation en Algérie pendant la décennie noire (1991-2002). Cette guerre civile a fait plus de 250,000 victimes, parmi les forces de sécurité, les groupes islamistes armés et les civils.
Le Mali souligne que l’Algérie porte une lourde responsabilité dans la dégradation de la situation sécuritaire au Sahel, en ayant laissé le GSPC s’installer dans le Sahara, où il a changé de nom en 2007 pour devenir AQMI, après avoir prêté allégeance à Al-Qaida. Le Mali accuse l’Algérie de ne pas avoir coopéré avec les pays voisins pour combattre ce fléau, et de s’être repliée sur elle-même, en se contentant de sécuriser ses frontières, au lieu de participer à la lutte régionale et internationale contre le terrorisme. Le Mali reproche à l’Algérie d’avoir abandonné les autres pays à leur sort, face aux attaques incessantes des terroristes.
Le Mali met également en cause l’influence néfaste de l’Algérie sur la crise au Mali, en affirmant que l’Algérie a soutenu les rebelles touaregs du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), qui ont lancé une rébellion en 2012, créant un vide sécuritaire qui a été exploité par les jihadistes. Le Mali dénonce le rôle ambigu de l’Algérie dans le processus de paix, en l’accusant de favoriser les groupes armés qui lui sont proches, au détriment de l’intégrité territoriale et de la souveraineté du Mali. Le Mali regrette que l’Algérie n’ait pas joué un rôle constructif et impartial dans la résolution du conflit, et qu’elle ait entravé les efforts de la communauté internationale.
Le Mali invite enfin les autorités algériennes à reconnaître leur part de responsabilité dans le chaos qui règne au Sahel, et à s’engager davantage dans la lutte contre le terrorisme, en collaboration avec les autres pays de la région et la communauté internationale. Le Mali estime que l’intervention de l’Organisation du Traité de l’Atlantique nord (OTAN) en Libye en 2011, qui a contribué à la prolifération des armes et des combattants dans le Sahel, n’est pas la seule cause de la menace terroriste, mais que c’est bien l’implantation du GSPC algérien dans le Sahara qui a marqué le début du terrorisme international dans la région.
Le Mali exprime ainsi son ras-le-bol face à l’attitude de l’Algérie, qu’il considère comme le foyer du terrorisme au Sahel, et qu’il appelle à assumer ses responsabilités et à changer de politique. Le Mali affirme sa volonté de restaurer la paix et la stabilité dans son pays et dans la région, avec le soutien de ses partenaires, notamment la France, qui intervient militairement au Mali depuis 2013 dans le cadre de l’opération Barkhane.
Le soutien de l’Algérie au terrorisme au Sahel n’est pas une simple allégation malienne ou marocaine; ce soutien est confirmé par des documents officiels américains authentiques révélés par Wikileaks. Dans un cable diplomatique de 2013, Sidney Blumenthal, l’ex-Senior Advisor du président Bill Clinton, accusait clairement le président algérien Abdelaziz Bouteflika d’avoir conclu un accord secret avec l’un des leaders d’AQMI, le terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar. Cet accord aurait été conclu juste après une attaque terroriste contre le consulat algérien de Gao. L’accord secret entre Bouteflika et Belmokhtar visait à établir un pacte de non-agression entre l’Algérie et les groupes terroristes, afin que l’Algérie et ses intérêts ne soient plus pris pour cible. En échange d’un soutien, l’Algérie exigeait des groupes terroristes qu’ils concentrent leurs attaques terroristes exclusivement contre le Nord du Mali et le Sahara marocain. Cet accord révèle la duplicité de l’Algérie, qui prétend combattre le terrorisme, mais qui en réalité le nourrit et le protège.