Thaïlande : les ménages thaïlandais parmi les plus endettés au monde
L’endettement des ménages thaïlandais a constamment augmenté ces dernières années pour atteindre 78,6% du produit intérieur brut (PIB) du pays, soit 12.800 milliards de bahts (426 milliards de dollars US), selon des chiffres révélés par le Conseil national thaïlandais de développement économique et social (NESDB).
Une étude de la Banque de Thaïlande révèle, pour sa part, que les Thaïlandais s’endettent de plus en plus jeunes (à partir de l’âge de 20 ans) et ont tendance à emprunter davantage à mesure qu’ils vieillissent, si bien que le niveau de leur dette à tendance à se maintenir, même à l’approche de la retraite.
S’adressant au « Forum des banques durables » qui se tient courant cette semaine à Bangkok, le Gouverneur de la Banque de Thaïlande, Veerathai Santiprabhob, a mis en garde contre l’endettement excessif des ménages.
Selon les données de la Banque de Thaïlande, la dette moyenne par personne des Thaïlandais est passée de 70.000 bahts en 2010 à 150.000 bahts en 2016. Près de 16% des ménages endettés, soit 3 millions de Thaïlandais, ont des échéances en retard de plus de 90 jours, et sont donc en situation de surendettement.
La Thaïlande fait désormais partie des dix pays les plus endettés au monde (dette des ménages) et figure au troisième rang parmi les 29 pays asiatiques.
Au cours des dernières années, l’intensification de la concurrence dans le secteur immobilier ainsi que la hausse de ses prix ont entraîné des campagnes promotionnelles agressives de la part des promoteurs, attirant des acheteurs réels et spéculatifs.
Attirés par les opportunités du secteur, certaines banques ont considérablement assoupli leurs critères de sélection pour l’attribution des prêts hypothécaires, a expliqué M. Santiprabhob.
Les analyses de la Banque de Thaïlande ont révélé que jusqu’à 25% des nouveaux prêts hypothécaires et prêts connexes contractés en 2018 avaient un ratio prêt/valeur du bien acheté supérieur à 100%.
Ce qui signifie que de nombreux acheteurs de biens immobiliers ont obtenu un crédit hypothécaire avec un montant plus élevé que la valeur d’achat du bien sous-jacent, bénéficiant ainsi d’un «cash-back» supplémentaire provenant de leur endettement. Une pratique similaire a été à l’origine de «la crise des subprimes» aux Etats Unis en 2008, lorsque les prix de l’immobilier ont commencé à baisser.