Thierry Breton « pas favorable à l’austérité » pour financer le plan de relance de l’Europe
Le commissaire européen en charge du marché intérieur, Thierry Breton a affirmé, jeudi, ne pas être « favorable à une politique d’austérité » pour financer le plan de relance de l’Europe.
« Toutes les dettes ont vocation à être remboursées mais je ne suis pas du tout favorable à une politique d’austérité qui impliquerait de se serrer la ceinture », a indiqué le commissaire européen invité par la chaîne française d’information en continue BFMTV et la radio RMC pour expliciter les enjeux liés au plan de relance européen.
Selon lui, « il faut donner des ressources propres à l’Europe par exemple en taxant les Gafa (les géants du Web : Google, Apple, Facebook et Amazon), ou la taxe CO2 ». « On doit trouver progressivement les moyens pour rembourser », a indiqué M. Breton.
Et de souligner, qu’ « il y a d’autres façons de trouver des impôts modernes qui correspondant à ce que l’on veut pour le pacte vert, pour la numérisation. Il faut que chacun, dans ce monde à inventer, paie sa juste contribution que ce soit dans l’espace numérique ou écologique ».
« On n’est pas obligé de taxer les individus. On peut aussi inventer des modes de solidarités plus globaux » a encore affirmé le commissaire européen.
La Commission européenne doit présenter le 27 mai aux Etats-membres, qui vont en débattre, une proposition de budget européen pour la période 2021-2027, qui inclura sa propre vision pour un plan de relance.
Selon le projet de la Commission, l’argent octroyé aux régions et aux secteurs les plus touchés par la pandémie de coronavirus devrait être investi en priorité dans l’environnement, la transformation numérique ou utilisé pour financer certaines réformes.
La France et l’Allemagne ont proposé lundi un plan de relance de 500 milliards d’euros afin d’aider l’Union européenne à surmonter la crise historique engendrée par la pandémie de coronavirus, via un mécanisme inédit de mutualisation de la dette européenne.
Toutefois, quatre Etats membres ont adressé une fin de non-recevoir à la proposition franco-allemande : l’Autriche, les Pays-Bas, la Suède et le Danemark. Ces pays en bonne santé économique sont opposés à des « transferts » supplémentaires entre pays européens, qui les conduiraient à payer pour les membres les plus affectés par le coronavirus.