TikTok et autres réseaux sociaux : une députée demande leur interdiction
Hanan Atrakin, députée du Parti de l’Authenticité et de la Modernité (PAM), a adressé une question orale à la ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour, dans laquelle elle réclame l’interdiction de TikTok et d’autres applications de réseaux sociaux au Maroc, rapporte le site Al3omk.
Selon l’élue, ces applications « rivalisent pour attirer un public plus large avec des pratiques et des comportements “criminels” selon les lois en vigueur », tels que la mendicité, le harcèlement, le commerce illégal, l’exercice illégal de la médecine, etc. Elle estime que ces activités, qui sont sanctionnées par la loi lorsqu’elles sont commises dans la réalité, bénéficient d’une impunité dans l’espace virtuel, créant ainsi une situation paradoxale.
Hanan Atrakin demande donc à la ministre d’intervenir pour protéger les utilisateurs de ces applications, notamment les mineurs, qui sont exposés à des risques de manipulation, d’exploitation ou de cybercriminalité. Elle lui demande également de prendre des mesures légales contre les personnes qui utilisent les réseaux sociaux pour commettre des infractions ou en faire leur source de revenus.
La députée PAMiste s’inspire de l’exemple de plusieurs pays qui ont interdit ou régulé l’accès à certaines applications de réseaux sociaux, en raison de leur impact négatif sur la société, la sécurité ou la souveraineté nationale. Elle appelle le gouvernement à suivre cette tendance et à renforcer le contrôle sur l’utilisation de ces applications par les citoyens marocains.
TikTok, en particulier, fait l’objet de vives attaques dans les pays occidentaux et le monde arabe, où certains pays l’ont bannie ou restreinte pour des raisons de sécurité, de moralité ou de politique. Selon la BBC, TikTok collecte une quantité « excessive » de données personnelles de ses utilisateurs, ce qui suscite des craintes quant à l’utilisation potentielle de ces informations par le gouvernement chinois, propriétaire de l’application.
En outre, TikTok est accusée de diffuser des contenus contraires aux valeurs et aux normes sociales des pays arabes, tels que la nudité, la vulgarité, l’incitation à la violence ou la promotion de l’homosexualité. Certains utilisateurs de TikTok ont été arrêtés ou condamnés pour avoir enfreint les lois sur la cybercriminalité, la décence ou la sécurité nationale.
Par exemple, en Égypte, plusieurs femmes ont été condamnées à des peines de prison pour avoir publié des vidéos « immorales » sur TikTok. En Jordanie, le Conseil des médias audiovisuels a ordonné aux fournisseurs de services Internet de bloquer l’accès à TikTok en raison de son « contenu nuisible ». En Arabie saoudite, le ministère de la Culture et de l’Information a mis en garde contre l’utilisation de TikTok pour diffuser des messages hostiles au royaume ou à ses alliés.
Face à ces critiques, TikTok affirme respecter les lois et les réglementations des pays où elle opère, et assure qu’elle ne partage pas les données de ses utilisateurs avec le gouvernement chinois. Elle déclare également qu’elle dispose de mécanismes de modération et de signalement pour filtrer les contenus inappropriés ou illégaux, et qu’elle encourage ses utilisateurs à adopter un comportement responsable et respectueux sur la plateforme.