TikTok sous pression : L’Union européenne exige une accélération de la conformité aux règles anti-désinformation et anti-haine
L’appel du commissaire européen Thierry Breton à TikTok pour se conformer aux nouvelles règles de l’Union européenne contre la désinformation et la haine en ligne à partir de fin août a pris de l’ampleur mercredi.
Il exhorte ainsi la plateforme chinoise à « accélérer » ses efforts afin de se conformer pleinement à la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).
TikTok, tout comme Twitter et d’autres acteurs du secteur, a accepté de se soumettre à un « test de résistance » avec les services de la Commission européenne afin de faciliter son adaptation à ces nouvelles réglementations. Bien que ce règlement historique soit entré en vigueur mi-novembre, les entreprises ont jusqu’au 25 août pour se mettre en conformité.
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Parmi les dix-neuf grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés figurent Twitter, TikTok, ainsi que les principaux services d’Amazon, Apple, Google, Meta et Microsoft.
Les résultats du test réalisé chez TikTok, au siège européen de la société à Dublin, indiquent que « des efforts supplémentaires sont nécessaires pour être pleinement prêt » d’ici le 25 août, a déclaré Thierry Breton, chargé de la régulation du numérique au sein de l’exécutif européen. Ce test portait notamment sur la protection des enfants, la modération des contenus, la lutte contre les contenus illicites en ligne, l’accès aux données et la transparence.
Force est de rappeler que TikTok compte plus de 125 millions d’utilisateurs dans l’Union européenne, dont la majorité sont des adolescents. De fait, Thierry Breton met en garde contre les conséquences dramatiques qu’une défaillance pourrait entraîner. En juin dernier, M. Breton avait également demandé à Twitter de renforcer ses mesures afin de se conformer à la nouvelle législation, à la suite d’un test similaire réalisé à San Francisco.
Dans ce sens, le DSA impose aux entreprises des contraintes telles que l’obligation d’effectuer une analyse des risques liés aux contenus illégaux, à la vie privée, à la liberté d’expression et à la sécurité publique. Les entreprises doivent mettre en place des mesures appropriées, notamment en matière de modération des contenus, pour atténuer ces risques. De plus, elles devront accorder aux experts de Bruxelles un accès aux algorithmes.
Le DSA comprend également des interdictions, notamment l’exploitation des données « sensibles » des utilisateurs (genre, tendance politique, appartenance religieuse) à des fins de publicité ciblée, ainsi que des obligations de transparence, telles que la publication des principaux paramètres utilisés par les systèmes de recommandation.