Le tireur d’Istanbul s’est peut-être entraîné en Syrie
L’homme qui a tué 39 personnes au nom de l’Etat islamique (EI) dans une discothèque d’Istanbul lors du réveillon du nouvel an semble aguerri aux techniques de combat et a peut-être suivi un entraînement en Syrie, indiquent mardi la presse et les services de sécurité.
L’auteur de la fusillade, qui a réussi à prendre la fuite, a abattu un policier et un civil à l’entrée du Reina, un night-club très fréquenté sur les rives du Bosphore, avant d’ouvrir le feu à l’arme automatique à l’intérieur. Il a rechargé son arme une demi-douzaine de fois et achevé des blessés qui gisaient au sol.
Selon un barman du club cité par le quotidien Habertürk, le tireur a lancé des engins explosifs à plusieurs reprises durant la fusillade, pour semble-t-il faire diversion et se donner le temps de recharger son arme.
L’Etat islamique a revendiqué la tuerie lundi matin en expliquant qu’il s’agissait de se venger de l’implication de la Turquie en Syrie et en décrivant le club comme un lieu de rassemblement de chrétiens célébrant leur « fête apostate ».
« L’agresseur avait l’expérience du combat, c’est certain. Il se pourrait qu’il ait combattu en Syrie pendant plusieurs années », dit-on au sein des services de sécurité. L’homme a sans doute été dirigé par l’Etat islamique, ajoute-t-on.
Selon Habertürk, l’enquête de la police a révélé que le tireur était entré en Turquie par la Syrie et s’était rendu en novembre à Konya, une ville du centre de la Turquie. Il voyageait avec sa femme et deux enfants de façon à ne pas attirer l’attention.
D’après plusieurs médias, la police serait à la recherche d’un homme de 28 ans de nationalité kirghize. L’autorité chargée de la sécurité au Kirghizistan a annoncé mardi qu’elle était en contact avec les autorités turques et qu’un homme avait été interrogé par la police kirghize avant d’être relâché.
Les autorités turques n’ont pas fait de commentaire sur les progrès de l’enquête.
Le porte-parole du gouvernement, Numan Kurtulmus, a déclaré lundi que les autorités étaient sur le point d’avoir terminé l’identification du tireur, après avoir rassemblé des empreintes digitales et des informations sur son apparence.
L’agence de presse publique Anatolie a rapporté que 14 interpellations avaient au total été effectuées dans le cadre de l’enquête. Selon la chaîne de télévision NTV, deux ressortissants étrangers ont été interpellés à l’aéroport Atatürk d’Istanbul.
L’attaquant s’est apparemment filmé, faisant le tour de la place Taksim, la place centrale d’Istanbul. Ce film a été diffusé par les chaînes de télévision turques mardi.
La Turquie, membre de l’Otan, fait partie de la coalition internationale contre l’EI dirigée par les Etats-Unis. Elle a également lancé en août l’opération « Bouclier de l’Euphrate » en Syrie qui vise notamment à chasser l’EI de la zone frontalière.
Une demi-douzaine d’attentats ont été attribués à l’Etat islamique depuis un an et demi, mais l’attentat d’Istanbul est le premier à être directement revendiqué par l’organisation fondamentaliste sunnite.