Totalement perdues, des écoles privées casablancaises sous le choc !
Nouvelle évolution de la situation à Casablanca, alors que les cas de covid-19 dans la métropole ne cessent d’augmenter, le gouvernement a annoncé la reprise des cours pour tous les cycles d’enseignement. Les écoles privées, de leur côté, ont été choquées par cette décision « inattendue », dans un moment où les restrictions instaurées le 7 septembre ont été prolongées de 14 jours supplémentaires.
À partir du lundi prochain, tous les cycles de l’enseignement, dans les préfectures d’arrondissement de Casablanca, reprendront l’enseignement, en présentiel ou à distance selon le choix des parents. C’est ce qu’a annoncé, ce jeudi, le gouvernement. Les écoles sont-elles préparées à cette décision ?
Le présentiel, un casse-tête des écoles privées
Pas vraiment. En effet, trois grands groupes scolaires privés à Casablanca ont affirmé à Maroc Diplomatique, sous couvert d’anonymat, être « complètement perdus après cette décision surprise ». L’état de choc est tel que les directions ont même avoué espérer de tous leurs vœux que les parents choisissent le distanciel en l’absence totale de préparation. C’est dire la gravité de la situation. Ne serait-ce qu’au niveau des classes de cours qui ne pourront pas supporter l’affluence de tous les élèves dont les parents, excédés, auront choisi le présentiel. Ainsi, selon une directrice contactée, l’application des mesures barrières dans ses classes qui supportent à peu près 37 personnes revient à ne pouvoir accepter que 18 élèves qui seront en mesure d’assister en présentiel. « Vu que nous avons de très petites salles, l’application de ce concept sera compliquée. Nous espérons que les parents vont opter pour le distanciel, pour nous faciliter l’organisation rationnelle des cours et des salles », espère-t-elle.
Une autre question qui mérite une attention particulière est celle du transport scolaire, les élèves transportés seront-ils vraiment protégés ? Ce problème ne se posera pas forcément au niveau des missions qui ont de grands bus, mais plus tôt chez les écoles qui ont de petites camionnettes. En effet, l’application des mesures barrière impose un maximum de 50% des capacités du véhicule. Ce qui laisse deux choix possibles aux établissements : opérer plusieurs voyages pour récupérer les enfants ou renforcer le parc roulant. Cette dernière option étant couteuse en temps et en argent, l’idée de plusieurs navettes semble l’option qui sera retenue, mais qui soulève d’ores et déjà plusieurs problématiques notamment concernant les horaires de passages et l’impact sur le trafic d’une métropole, dont les routes sont déjà saturées. Dans les deux cas, les établissements n’ont que le week-end pour s’organiser.
Des parents contents de la réouverture des écoles
D’après plusieurs propos recueillis par Maroc Diplomatique, certains parents qui ont choisi le présentiel, considèrent la décision de la réouverture des écoles comme « une bonne nouvelle ». Les restrictions instaurées à Casablanca, depuis l’explosion des cas contaminés par la Covid-19, ont impacté la vie quotidienne des parents et de leurs enfants. Selon une maman* d’un élève du primaire, le distanciel pour les enfants qui ont des parents fonctionnaires est une fausse démarche. « Je ne peux pas laisser mon enfant de 7 ans tout seul à la maison et je pars à mon boulot. Nous avons un horaire continu et je n’avais personne qui peut rester avec mon enfant. Donc, j’étais obligée de le garder chez une voisine, qui a aussi des enfants du même d’âge que le mien, mais jusqu’à quand ? », s’interroge la maman. En gros, cette décision de reprendre le présentiel est venue donc pour réconforter les parents en cette période difficile au détriment d’un secteur de plus en plus pointé du doigt.
*Le prénom a été modifié