Tourisme : Les orientations du plan d’urgence connues
Mouhamet Ndiongue
Début février, le Maroc a annoncé une perte d’environ 90 milliards de dirhams de revenus touristiques au cours des deux dernières années en raison de la pandémie de Covid-19. Depuis lors, pour sauver le secteur, le gouvernement a multiplié les initiatives pour un secteur crucial pour l’économie du pays. Et depuis l’annonce, les choses avancent et les mécanismes pour la mise en place du plan de relance se mettent en route…
Dans la foulée de la crise qui n’a laissé aucun secteur, la ministre du Tourisme, du Transport aérien, de l’Artisanat et de l’Economie sociale, Fatima Zahra Ammor a déclaré que « Le secteur du tourisme a été fortement touché par la crise du Covid-19, où le nombre de touristes arrivant dans le Royaume a chuté de 79 % en 2021 et 71% en 2020, par rapport à 2019. »
Après une fermeture de frontières pour contrer la propagation du variant Omicron, l’espace aérien du royaume a ouvert le 7 février, près de deux mois de fermeture, ce qui a occasionné un impact négatif sur l’économie et le tourisme du pays.
Pour la relance du secteur, le gouvernement a adopté un plan d’urgence de soutien du tourisme d’une valeur de 2 milliards de dirhams, avec des aides directes aux travailleurs de ce secteur, des subventions aux hôteliers et des moratoires sur le paiement des impôts et des crédits bancaires pour atténuer les retombées du Covid-19.
Ainsi, le gouvernement avait approuvé cinq mesures dont « la prolongation du versement des indemnités de 2000 dirhams par mois au cours du premier trimestre 2022 ». Ces fonds sont uniquement destinés au secteur du tourisme, y compris les organisations de transport.
En outre, le gouvernement reporte de six mois les versements dus par ces travailleurs à la Caisse nationale marocaine de sécurité sociale (CNSS).
Enfin, un moratoire pouvant aller jusqu’à un an sera instauré sur l’expiration des prêts bancaires pour les hôteliers et les transporteurs touristiques. Les intérêts de ces prêts seront payés par l’État pendant une période équivalente aux mois d’inactivité en 2021 et au premier trimestre de 2022.
Ces mesures, précise le ministère, sont le fruit des rencontres tenues par la ministre du Tourisme, Fatim-Zahra Ammor, avec la Confédération nationale du tourisme (CNT), le ministère de l’Économie et le Groupement professionnel des banques marocaines (GPBM).
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Selon le ministère du Tourisme, le tourisme marocain représente 7 à 10 % du produit intérieur du Maroc et emploie plus d’un demi-million de personnes.
Où en est le plan de relance ?
Après cette annonce, des opérateurs se sont questionnés sur les mécanismes à mettre en place pour l’effectivité des mesures. Et le premier à interpeller le gouvernement, est le président du Conseil régional du tourisme (CRT) de Casablanca-Settat, Othman Cherif Alami. Juste après l’annonce du gouvernement, il avait estimé qu’il fallait « une commission élargie entre les professionnels du secteur et les agents des ministères concernés pour que le plus tôt possible, on passe à la mise en œuvre de cette décision. », car « l’urgence est sur la table ».
Le président du CRT de Casablanca-Settat soutenait que « les déclarations doivent être accompagnées pour assouplir les procédures et pour ce faire, il faut un décret d’application le plus tôt possible afin de mettre en œuvre cette mesure. »
Concernant le plan de relance, l’État prendra en charge la taxe professionnelle due par les hôteliers en 2020 et en 2021, et de l’octroi d’une subvention de l’État au secteur de l’hôtellerie, pour un montant global de 1 MMDH. L’objectif de cette aide est de soutenir l’effort d’investissement (entretien, rénovation, formation…) des hôtels souhaitant se préparer à un redémarrage rapide de l’activité dès la réouverture des frontières
Selon le journal L’Economiste du 17 février, une autre mesure est dans le circuit concernant les établissements d’hébergement touristiques (EHT). Selon le journal, l’Etat prendra en charge la taxe professionnelle non réglée et due au titre de l’exercice 2020 et 2021. D’ailleurs, la source précise qu’une convention dans ce sens vient d’être conclue. Mieux, les EHT souhaitant bénéficier de la prise en charge de la taxe professionnelle ont jusqu’au 31 mars pour formuler la demande auprès des associations régionales de l’industrie hôtelière.
Un plan de relance désormais inclusif
A l’annonce de l’enveloppe de 2 MMDH, les voyagistes avaient dénoncé à l’exclusion. Désormais, les choses ont été corrigées, ils sont impliqués dans le plan de relance.
Selon L’Économiste, la note ministérielle note que les acteurs auront droit à un moratoire de crédits bancaires. Les banques vont désormais accorder un moratoire relatif aux échéances de crédit bancaires moyen et long termes pour une durée pouvant aller jusqu’à un an du 1 er janvier 2022 au 31 décembre 2022. Les échéances sont décalées à la fin de la durée du crédit initialement arrêtée.