Toute solution aux changements climatiques requiert un changement radical du modèle de croissance et de développement
Toute solution aux changements climatiques requiert de changer radicalement le modèle de croissance et de développement, a souligné vendredi à Essaouira, le secrétaire général du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), M. Driss Guerraoui.
« Il faut prendre conscience que si on veut apporter une solution aux changements climatiques, il faut changer radicalement de modèle de croissance et de développement et par conséquent, les Etats, les économies et les entreprises doivent produire autrement et consommer autrement« , a dit M. Guerraoui, qui prenait part aux travaux de la 8è édition de « Women’s Tribune« , un événement placé autour du thème « entreprendre en conscience« .
Il appartient aux Etats de changer aussi le mode de gouverner leurs sociétés et leurs économies pour qu’elles soient organisées autour de l’économie verte, de l’économie bleue, des métiers du développement durable, des énergies renouvelables et tout ce qui permet à la fois la durabilité, la soutenabilité mais aussi l’inclusion sociale, a-t-il ajouté.
Dans ce sens, M. Guerraoui, a relevé que ce changement s’impose car, « nous sommes aussi au cœur de nouvelles générations de droits liés à l’environnement et au développement durable », relevant que la situation actuelle est « très particulière » au niveau du continent africain, ce qui nécessite une responsabilité pour traduire dans les faits, et en actions concrètes et en financements conséquents, tous les engagements mondiaux qui ont été pris lors de l’accord de Paris mais aussi à l’occasion de la COP 22 à Marrakech.
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Chiffres à l’appui, il a mis l’accent sur l’ampleur des changements climatiques sur le Continent, notamment avec, 60 % de la population africaine qui subit les impacts désastreux des changements climatiques, et quelque 10 millions de réfugiés climatiques, citant des études prospectives qui démontrent qu’à l’horizon 2050, 30 % du littoral africain est menacé et que sur les 10 pays les plus exposés, 6 sont africains.
Face à cette situation, la communauté internationale se doit d’appuyer le Continent africain à travers notamment, l’appui à des initiatives dignes de concrétisation, à l’instar de l’initiative triple A (Adaptation de l’Agriculture Africaine) portée par le Maroc, l’initiative triple S (Soutenabilité, Stabilité et Sécurité) portée par le Sénégal et le Maroc ; et l’Initiative sur l’Eau en Afrique pour tous, impulsée par le Maroc et portée par la Banque Africaine de Développement (BAD).
M. Guerraoui, a souligné, en outre, l’impératif d’engager une réflexion collective à l’échelle du Continent et à mobiliser tous les acteurs et toutes les forces vives dans les pays africains à savoir les entreprises, les communautés, la société civiles, les universitaires, ainsi que les femmes pour traduire dans les faits, à travers des actions concrètes, tous les engagements pris, et tirer profit des initiatives locales et des « succes- stories« .
Dans la foulée, il a insisté sur le rôle de la femme dans ce combat pour le développement durable et la lutte contre les changements climatiques étant donné, que la femme se trouve la première à en subir les conséquences, la privant ainsi de l’éducation et de la santé, d’un emploi dignement rémunéré, et d’émancipation politique. M. Guerraoui s’est dit aussi pour une véritable éducation à l’environnement, laquelle doit être l’apanage de la mobilisation de tous les acteurs y compris ceux non-étatiques, en se basant sur une connaissance maîtrisée et scientifique, ainsi que sur l’innovation et l’ingénierie dans ce domaine.
« Il y a aujourd’hui dans le monde une prise de conscience effective quant à l’importance de la cause climatique, et cette prise de conscience devenue universelle et citoyenne est derrière l’émergence d’une véritable volonté politique pour des actions concrètes en faveur du climat« , a-t-il conclu.
De son côté, le Directeur Général de la Société d’Investissements Energétiques, M. Ahmed Baroudi, a mis en avant le rôle majeur de la femme dans le développement de la société à tous les niveaux économique, social, politique voire même environnemental, notant que cette rencontre est pertinente en ce sens qu’elle rappelle les principes du développement durable et de bonne gouvernance pour le bien-être des générations futures.
Sur un autre registre, il a mis en avant les grandes avancées réalisées par le Maroc en matière de lutte contre les changements climatiques, notamment sur le plan réglementaire et juridique, sur le plan éducatif à travers une large sensibilisation et la recherche scientifique pour des solutions appropriées à ce fléau climatique, mais aussi sur le plan concret à travers des projets écologiques de grande envergure dans divers domaines, en l’occurrence : les énergies renouvelables, les villes vertes, le transport public entre autres.
Mme Oulimata Saar, membre du Global Mentor For Women Businesses de la Fondation Cherie- Blair (Sénégal), a appelé les femmes à s’engager davantage concernant toutes les questions qui les interpellent, et d’être des membres actifs pour accéder aux postes de prise de décisions, notant que le changement proviendra de la femme d’où, la nécessité de promouvoir ses conditions socio-économiques, d’encourager son autonomisation financière, et d’encourager son éducation et par là, son émancipation.
Initiée sous le Haut Patronage de SM le Roi par l’association Women’s Tribune, cette conférence (16 au 18 mars courant) se veut un véritable espace de croisement de regards et d’idées, d’expression et de réflexion autour de thèmes spécifiques où se conjuguent savoirs, expériences et pratiques.