Trafic de drogue à grande échelle: le Polisario pris une nouvelle fois la main dans le sac
Le récent démantèlement d’un réseau de trafic international de drogue ayant des liens avec le Polisario vient corroborer, une fois de plus, ce que de nombreux organismes internationaux et centres de veille sécuritaire à travers le monde avaient relevé depuis plusieurs années : la collusion du Polisario avec les mafias de la contrebande et le crime organisé qui donne la mesure du degré de nuisance sécuritaire que représente ce mouvement séparatiste pour les régions maghrébine et sahélo saharienne.
Ce trafic a été dévoilé au grand jour par des éléments des Forces armées royales déployés au mur de sécurité à 280 km du sud-est de Boujdour.
Les investigations révèlent que les individus impliqués dans ce trafic à grande échelle sont originaires de Tindouf et ont des liens avec le « Polisario ».
Mieux encore, ce réseau compte parmi ses éléments des membres de familles et proches des dirigeants du mouvement séparatiste.
Cette opération, qui a permis l’arrestation de 4 individus et la saisie d’une importante quantité de chira, met en évidence l’implication avérée du Polisario et de ses apparatchiks dans les activités criminelles et terroristes dans la région et renseigne surtout sur une réalité on ne peut plus inquiétante d’une situation devenue explosive dans les camps de Tindouf, minés par la pauvreté, la misère, l’esclavagisme et l’absence d’horizon pour les jeunes.
Ce n’est pas la première fois que le Polisario est pris en flagrant délit dans des actes illicites.
En février dernier, une vaste opération menée en Mauritanie avait permis de mettre la main sur une grosse quantité de cocaïne (2 tonnes) à bord d’un navire et d’arrêter plusieurs trafiquants dont des membres du Polisario. Ce réseau de narcotrafic servait à approvisionner en armes et en munitions les jihadistes d’AQMI et d’autres groupes armés au Mali et dans la région subsaharienne.
Trafic de drogue, contrebande, trafic d’armes, détournement des aides humanitaires, actes terroristes et enlèvements. La dérive polisarienne a été accentuée par le processus de délitement du mouvement qui s’est accéléré ces dernières années. Et pour cause « la question sahraouie » ne séduit plus sur la scène internationale, si ce n’est l’obsession d’Alger et quelques soutiens parmi les nostalgiques de l’ère révolue de la guerre froide.
La déliquescence du mouvement séparatiste s’explique aussi et surtout par la justesse de la cause du Maroc qui consolide ses positions sur le plan diplomatique, renforce son front intérieur unanime autour de la marocanité du Sahara, et conduit un processus de développement inégalé dans ses provinces du sud, alors que dans les camps de Tindouf, la débâcle du polisario se généralise, ce qui contraint jeunes et moins jeunes, gagnés par le désespoir, à se livrer à des activités illicites et à se radicaliser.
La recrudescence de la criminalité dans les rangs du polisario est à mettre en relation avec l’impunité qui existe dans le Sahel et qui a, comme pour le terrorisme, favorisé la prolifération de trafics en tout genre.
Les séparatistes profitent également de leur position dans une région qui échappe au contrôle des Etats pour s’enrichir en participant au trafic d’armes.
Une publication du Collège de Défense de l’OTAN avait révélé que les camps de Tindouf, dans le sud-ouest algérien, font partie des zones de transit pour le trafic d’armes. C’est également l’un des itinéraires privilégiés pour les passeurs de cocaïne en provenance d’Amérique latine.
Jan Egeland, conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies, évoquait en juin 2008 le développement considérable du trafic de drogue dans la région. D’après lui, les mafias de drogue colombiens sont en train de s’implanter dans la région et «se battent pour obtenir le contrôle des itinéraires transsahariens qui leur permettent d’acheminer leurs drogues vers l’Europe et jusqu’au Golfe».
Le Professeur Charles Saint-Prot, Directeur général de l’Observatoire d’études géopolitiques à Paris, souligne, quant à lui, que le Polisario a toujours été un facteur de déstabilisation et d’insécurité. Il est porteur d’un projet extrêmement dangereux pour la paix et la sécurité au Maghreb et dans la zone sahélo-saharienne. Tout en ayant des liens avec les trafiquants et les bandes criminelles qui sévissent dans la région, «le Polisario se trouve naturellement impliqué avec les mouvements terroristes car une partie de ses éléments a souscrit à l’idéologie des mouvements politico-religieux qui exploitent la misère et les mauvaises conditions de vie des personnes séquestrées dans les camps de Tindouf en Algérie », explique l’expert français. Il s’avère ainsi que les parcours qui mènent au terrorisme sont divers. La criminalité organisée peut en effet amener à participer au soutien d’une cellule terroriste en lui fournissant des armes ou du renseignement. Cette collusion entre terroristes et trafiquants est un signe tangible de la détérioration de la situation sécuritaire dans la région subsaharienne.
De Washington à Paris, en passant par Madrid, Bruxelles, Genève et Londres, les mises en garde internationales confirment plus que jamais l’urgence de se pencher sur la situation sécuritaire de cette zone, aggravée par l’impasse créée par l’Algérie dans le règlement de la question du Sahara.