Traitement de l’infertilité : où en est le Maroc ?
Initié par l’association marocaine des sciences médicales (SMSM), sous l’égide de l’ordre national des médecins (ONM), le colloque national sur la procréation médicalement assistée (PMA) organisée à Rabat a abordé la question de l’infertilité au Maroc sous le signe ‘’ La PMA entre l’encadrement juridique et les contraintes de l’exercice’’.
Cette rencontre se veut une journée d’étude et de réflexion sur la nécessité de mieux cadrer les techniques de la PMA qui existent depuis 30 ans. L’objectif étant de concevoir une vision globale et complémentaire relative à l’assistance à la procréation qui constitue l’un des dossiers scientifiques les plus délicats dans le domaine médical.
Plusieurs thèmes ont été débattus lors de ce colloque à savoir : » l’Etat des lieux de la PMA au Maroc », « Evolution de la PMA et de son cadre juridique en Europe et dans les pays arabo-musulmans », « Témoignages sur l’infertilité et la difficulté de procréation » et « Lecture critique du projet de loi 47-14 relative à la PMA« .
Les Marocains ne sont pas exempts de troubles d’infertilité, selon le secrétaire général du Collège marocain de fertilité (CMF), M. Abdelouahab Bachouchi, qui estime qu’un total de 800.000 personnes, soit 15% des couples marocains souffrent d’infertilité, dont 30% chez les femmes, 30% chez les hommes et 40% chez les couples.
Les causes de l’infertilité peuvent être féminines, masculines ou mixtes et se présentent sous forme de troubles d’ovulation, infections des voies génitales, endométriose chez la femme, diminution du nombre et de la qualité des spermatozoïdes chez l’homme, maladies héréditaires. L’évolution de notre société apporte aussi sa contribution à l’augmentation de l’infertilité. D’autres facteurs, extérieurs ou comportementaux peuvent aussi jouer sur la fertilité, tels qu’un excès de fatigue, un état de stress, la consommation de tabac, une grande maigreur ou une surcharge pondérale.
Dans ce sens, M. Bachouchi a notifié que «l’infertilité est une problématique multifactorielle qui s’impose avec acuité au sein de la société,…. d’où la nécessité de faire le point sur les apports et les limites du projet de loi 47-17 relative à la PMA».
Ce colloque intervient juste quelques semaines avant l’ouverture de la session printanière du Parlement, qui devrait se pencher sur le projet de loi, soumis après son adoption par le Conseil de gouvernement, en avril 2016.
Ce texte de loi vise à renforcer l’appareil juridique dans le domaine des sciences médicales et des techniques biomédicales et à compenser le manque juridique en matière de pratiques relatives à la procréation médicalement assistée dans le strict respect des enseignements religieux, de la déontologie et des valeurs humaines.
De son côté, M. Jilali Hazim, directeur général de l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM), a relevé que l’Agence veille à ce que cette prestation soit prise en charge adéquatement dans le cadre de l’assurance maladie, à travers le renouvellement des conventions internationales, la révision de la nomenclature des actes médicaux et l’intégration des médicaments qui rentrent dans le cadre de la PMA.
Pour sa part, le président de la Société marocaine des sciences médicales (SMSM), Said Moutaouakkil a indiqué que ce colloque œuvre à mettre en place des lois encadrant la PMA pour garantir plus de transparence et permettre aux couples de recourir à cette pratique dans le respect de l’éthique et de la déontologie.
C.O