Transition énergétique et numérique, le Maroc vers un nouveau cap
Le Maroc se trouve à un moment crucial de son développement, démontrant une résilience remarquable face à des chocs systémiques successifs. Le pays a lancé plusieurs programmes de réformes et des projets économiques et sociaux structurants.
Situé dans une région particulièrement vulnérable aux risques climatiques, le Maroc figure parmi les 17 économies les plus affectées par le stress hydrique, selon le dernier rapport de l’Institut sur les ressources naturelles mondiales. L’inaction face au changement climatique pourrait entraîner des pertes significatives en termes de PIB. Lors de la COP28, la transition énergétique, en créant de nouvelles opportunités, pourrait stimuler la croissance régionale.
Le Royaume doit donc mettre en œuvre des stratégies sur plusieurs fronts pour lutter contre les changements climatiques. Ces stratégies visent à augmenter la part des énergies renouvelables à 52 % du mix énergétique d’ici 2030 et à atteindre une décarbonation de 96 % d’ici 2050, tout en développant des infrastructures résilientes au climat, notamment face au stress hydrique.
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Le gouvernement a également instauré une politique fiscale incitative pour promouvoir l’économie verte. En 2018, Bank Al-Maghrib a rejoint le réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier (NGFS), en tant que membre fondateur.
Bank Al-Maghrib a lancé un fonds dédié aux fintechs pour accélérer la transition numérique du pays. Le dialogue social doit intégrer la réduction des inégalités, nécessitant une collaboration entre l’État et le secteur privé pour financer les projets nationaux.
Dans son rapport annuel, soumis par le wali Abdellatif Jouahri à Sa Majesté le Roi à l’occasion de la fête du Trône, Bank Al-Maghrib met l’accent sur le maintien de l’élan, la consolidation des acquis et leur durabilité. La réussite de ces transitions majeures passe par l’amélioration des conditions de travail, la justice sociale et la réduction des inégalités.
Pour la transition vers une économie verte, Bank Al-Maghrib encourage l’accélération des politiques d’adaptation et de lutte contre le changement climatique, ainsi que le renforcement de leur cohérence. La transition numérique du Maroc nécessite l’amélioration de l’éducation et la création d’un environnement propice à l’émergence d’un écosystème digital. Le fonds dédié aux fintechs lancé par Bank Al-Maghrib fournira un soutien financier et un accompagnement aux porteurs de projets.
L’État et le secteur privé doivent collaborer pour la prospérité du Maroc, en se concentrant sur les fondamentaux du développement tels que le capital humain, la bonne gouvernance, l’environnement des affaires et la préservation des équilibres économiques.
La banque centrale, en tant qu’institution indépendante, doit gérer la monnaie loin des influences politiques pour éviter l’inflation et ses effets négatifs sur la croissance et l’emploi. Les réformes structurelles visent à dynamiser l’économie en modifiant le cadre réglementaire et institutionnel, souvent en réduisant les protections des individus et les réglementations des entreprises, en ouvrant à la concurrence et en privatisant les marchés des biens et services, ainsi qu’en déréglementant le secteur financier.