Transition énergétique : Le Maroc face à la nécessité d’une planification globale

Lors de son intervention devant le Parlement, le mercredi 15 janvier, Zineb El Adaoui, premier président de la Cour des comptes, a souligné l’urgence de revoir la planification énergétique du Maroc. Elle a mis en lumière les progrès du pays dans les énergies renouvelables, tout en appelant à une approche plus intégrée et diversifiée pour l’avenir du secteur.

Le premier président de la Cour des comptes, Zineb El Adaoui, a pris la parole, le mercredi 15 janvier, devant les deux Chambres du Parlement pour insister sur l’importance d’élaborer une vision stratégique globale visant à améliorer la planification du secteur de l’énergie. Lors de la séance plénière dédiée à la présentation des rapports de la Cour des comptes, El Adaoui a mis en avant la stratégie énergétique nationale 2009-2030, qui inclut plusieurs éléments clés pour renforcer le secteur énergétique du pays.

Elle a souligné les progrès significatifs réalisés par le Maroc dans sa transition énergétique, affirmant que le Royaume occupe actuellement la 4e position en Afrique et la 3e place dans le monde arabe en termes de production d’électricité à partir de sources d’énergies renouvelables. Cette performance témoigne des efforts continus du pays pour diversifier ses sources d’énergie et promouvoir des solutions plus durables, dans un contexte mondial marqué par la nécessité de lutter contre les changements climatiques.

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Cependant, El Adaoui a également souligné que, malgré ces avancées, plusieurs aspects de la stratégie énergétique nationale nécessitent des améliorations, notamment en matière de gouvernance et de mise en œuvre des objectifs fixés. Selon elle, la planification énergétique a principalement mis l’accent sur le secteur de l’électricité, avec des projets d’équipement pour la production et le transport de l’électricité. Toutefois, elle a noté que cette approche n’a pas suffisamment pris en compte des enjeux essentiels tels que la sécurité des approvisionnements, l’efficacité énergétique et la diversification des sources d’énergie. De plus, la gestion des ressources énergétiques dans certaines zones rurales et isolées reste un défi majeur, avec une distribution inégale des infrastructures nécessaires à une couverture complète du territoire.

L’objectif est de mettre en place une vision plus large qui couvre l’ensemble du secteur de l’énergie et qui soit mieux adaptée aux spécificités locales et aux défis globaux du développement durable. Elle a insisté sur la nécessité d’une meilleure coordination entre les autorités compétentes et d’une approche plus intégrée pour garantir l’efficacité de la stratégie énergétique à long terme.

El Adaoui a également noté que, bien que des initiatives aient été lancées pour renforcer la contractualisation entre l’État et les établissements publics, le recours à ce mécanisme reste limité. En effet, depuis 2008, seulement deux contrats-programmes ont été conclus avec l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), couvrant respectivement les périodes 2008-2011 et 2014-2017. Elle a appelé à une plus grande utilisation de ce mécanisme afin de mieux structurer et coordonner les efforts dans le secteur de l’énergie.

Enfin, elle a souligné l’importance d’accélérer la mise en œuvre de projets liés à la production d’énergies renouvelables. Pour atteindre l’objectif ambitieux de 52% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique national d’ici 2030, il est essentiel de poursuivre les investissements et de renforcer la coopération entre les acteurs publics et privés pour soutenir la transition énergétique du pays.

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