Travail des enfants : Au-delà du physique, la lourdeur psychologique
Les vacances estivales au Maroc connaissent une expansion remarquable du phénomène du travail des enfants. Cependant, les enfants s’engagent dans une série d’activités qui dépassent parfois leurs capacités physiologiques.
Il s’agit d’une violation des droits des enfants ainsi que de la constitution et des conventions internationales ratifiées par le Maroc. En effet, la législation en vigueur interdit le travail des enfants de moins de 15 ans. Toutefois, dans la pratique, de nombreux enfants issus de familles défavorisées se voient contraints de travailler temporairement pendant les vacances d’été. Par exemple, dans des activités de service ou dans des ateliers de forge, de menuiserie ou autres, soit pour aider leur famille, soit pour gagner un revenu qui couvre au moins leurs frais de scolarité.
De plus, il s’agit principalement des risques encourus pour la vie, la santé et le comportement de l’enfant. Ainsi, dans un tel contexte, l’enfant peut être exposé au tabagisme, à la drogue et à d’autres substances similaires, ainsi qu’à l’exploitation et à la maltraitance.
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En outre, l’article 32 de la Convention internationale des droits de l’enfant, ratifiée par le Maroc en 1993, reconnaît le droit de l’enfant d’être protégé contre l’exploitation économique et de n’être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social.
Ladite convention fait obligation aux États signataires de prendre les mesures législatives et administratives appropriées pour assurer la mise en œuvre des dispositions de l’article susmentionné. De même, selon l’article 143 du code du travail, la législation nationale permet l’emploi des enfants à condition qu’ils atteignent l’âge de 15 ans, cet âge ayant été fixé conformément à la convention de l’OIT ratifiée par le Maroc le 6 janvier 2000.
De son côté, le Haut-commissariat au plan (HCP) a émis des statistiques à ce sujet. Selon ces données, il y avait environ 110 000 enfants travailleurs en 2023, ce chiffre atteignant 148 000 en 2021 et 127 000 en 2022. Ainsi, malgré les interdictions légales et les obligations internationales, le besoin économique pousse encore beaucoup d’enfants à travailler pour contribuer au revenu familial ou pour subvenir à leurs propres besoins éducatifs.