Travail des enfants en Italie: Une ONG internationale tire la sonnette d’alarme
Une nouvelle enquête de l’ONG internationale Save the Children a tiré la sonnette d’alarme sur le travail des enfants en Italie, révélant qu’environ 336.000 enfants âgés de 7 à 15 ans ont déjà eu une expérience professionnelle.
Selon le document présenté à Rome devant la ministre du Travail et des Politiques sociales, Marina Elvira Calderone, 58.000 adolescents âgés de 14 à 15 ans effectuent, en outre, un travail préjudiciable à leur scolarité et à leur équilibre psychophysique.
L’entrée précoce de nombreux enfants dans le monde du travail, avant l’âge autorisé, « affecte négativement la croissance et la continuité éducative, alimentant le phénomène de l’abandon scolaire », a averti le président de l’ONG Save the Children, Claudio Tesauro.
Selon lui, « ces filles et ces garçons risquent de s’enliser dans le cercle vicieux de la pauvreté éducative, avec de lourdes répercussions à l’âge adulte ».
Pour sa part, la directrice du programme Italie-UE de Save the Children, Raffaela Milano, a exprimé son inquiétude face à ce fléau qui « tend à s’aggraver en cette période de crise économique et de forte croissance de la pauvreté infantile », appelant à une action institutionnelle coordonnée pour s’attaquer au phénomène.
« Il est nécessaire d’intervenir directement à partir des territoires les plus défavorisés pour renforcer les réseaux de suivi, le soutien aux parcours d’éducation et de formation et la lutte contre la pauvreté économique et éducative, avec une action synergique des institutions et de tous les acteurs sociaux et économiques », a ajouté Mme Milano.
L’âge légal pour commencer à travailler en Italie est fixé à 16 ans.
L’Institut national italien des statistiques (ISTAT) confirme qu’en 2021, près de 13 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans ont quitté le système d’éducation et de formation sans avoir obtenu de diplôme ou de qualification.
Selon le rapport « À la recherche du temps perdu » de Save the Children, en 2021, 23,1 % des jeunes italiens âgés de 15 à 29 ans n’avaient aucune possibilité de travail, d’éducation ou de formation. Le nombre de ceux que l’on appelle les « Neet » (Not in Education, Employment or Training) est le plus élevé de l’Union européenne.
Les secteurs d’activité touchés par le phénomène sont la restauration (25,9 %), la vente au détail dans les magasins et les entreprises (16,2 %), le travail à la campagne (9,2 %) ou sur les chantiers de construction (7,8 %), entre autres. S’ajoute à cette liste le travail en ligne (5,7 %), notamment la réalisation de contenus sociaux ou de jeux vidéo, revente de vêtements de mode ou de technologie.
Avec MAP