Trente-cinq ONG appellent à une réunion d’urgence de l’ONU sur la Birmanie
Trente-cinq ONG ont demandé, lundi, la tenue à Genève d’une réunion d’urgence du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies sur la situation des Rohingyas en Birmanie.
Dans une lettre adressée aux 47 membres de l’organe onusien, ces organisations déplorent « la détérioration de la situation des droits de l’Homme en Birmanie« . « Nous exhortons vos délégations à soutenir la tenue d’une telle session dès que possible« , ont appelé les ONG, dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), Amnesty International et la Commission internationale de juristes (CIJ).
Elles ont fait état de « violations des droits de l’Homme », dont des crimes contre l’humanité, commises par les forces de sécurité birmanes. « Compte tenu de l’exode sans précédent de plus d’un demi-million de réfugiés rohingyas au Bangladesh, nous pensons qu’une session spéciale est impérative pour lancer une action décisive« , poursuit la missive.
En outre, les ONG demandent au Conseil d’adopter une résolution exhortant notamment la Birmanie « à cesser immédiatement toutes les violations des droits de l’Homme » et « à permettre immédiatement aux organisations humanitaires d’accéder librement et sans entrave à toutes les régions du pays« . Une session spéciale du Conseil des droits de l’Homme peut être convoquée à la demande d’au moins un tiers des Etats membres, soit 16 Etats.
Le Conseil de sécurité de l’ONU avait appelé, début novembre, les autorités birmanes à mettre un frein à la campagne militaire dans l’Etat Rakhine et à permettre aux centaines de milliers de réfugiés musulmans exilés au Bangladesh de revenir chez eux. Plus de 900.000 musulmans rohingyas de Birmanie sont entassés dans des conditions insalubres dans des camps dans le sud du Bangladesh. L’exode de plus de 600.000 d’entre eux depuis fin août a été qualifié par l’ONU d' »épuration ethnique« .