Trump annonce la libération des trois Américains détenus par Pyongyang
Donald Trump a annoncé mercredi la libération des trois Américains qui étaient détenus par la Corée du Nord, saluant le geste de « bonne volonté » de la part du leader nord-coréen Kim Jong Un qu’il doit rencontrer dans les semaines à venir.
Au lendemain de sa décision de retirer les Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien, conclu par son prédécesseur Barack Obama, le président américain entend démontrer qu’il est à la manoeuvre sur un autre grand dossier lié à la menace nucléaire.
« Je suis ravi de vous informer que le secrétaire d’Etat Mike Pompeo est dans les airs de retour de Corée du Nord avec trois merveilleux messieurs que tout le monde a hâte de rencontrer », a-t-il tweeté.
« Ils semblent être en bonne santé », a-t-il ajouté, précisant, ne dissimulant pas son excitation, qu’il les accueillerait personnellement à leur arrivée sur la base militaire d’Andrews, près de Washington, jeudi à 2H du matin (6H00 GMT).
La Corée du Nord a, par la passé, arrêté des Américains dont la plupart ont été relâchés par le Nord après l’intervention de personnalités. L’ancien président Bill Clinton avait ainsi fait le voyage de Pyongyang en 2009 pour obtenir la libération de deux journalistes condamnées à douze ans de travaux forcés pour avoir franchi illégalement la frontière.
M. Trump a précisé que le chef de la diplomatie américaine, qui a rencontré Kim Jong Un pendant environ 90 minutes, avait eu « une bonne rencontre » avec ce dernier.
Il a réaffirmé, comme il l’a déjà fait à plusieurs reprises, que la date et le lieu de sa rencontre à venir avec le dirigeant nord-coréen avaient été fixés.
La président américain a, ces dernières semaines, évoqué deux lieux possibles pour cette rencontre chargée en symboles: la Zone démilitarisée (DMZ), qui divise la péninsule et a accueilli fin avril le troisième sommet intercoréen, et Singapour.
>>Lire aussi : Nucléaire iranien: Johnson à Washington dans un ultime effort pour convaincre Trump
Lors de cette rencontre, M. Kim et le président sud-coréen Moon Jae-in ont affirmé leur engagement derrière un « objectif commun », la « dénucléarisation totale » de la péninsule. Mais au-delà de cette déclaration aux contours vagues, d’innombrables questions restent en suspend.
M. Kim a rencontré mardi le président chinois Xi Jinping, pour la seconde fois en six semaines, illustrant les efforts des deux alliés de la Guerre froide pour réchauffer des relations dégradées.
D’après l’agence officielle Chine Nouvelle, il a déclaré au dirigeant chinois que le Nord n’avait pas besoin d’être un Etat nucléaire « si les parties prenantes abolissent leurs politiques hostiles et leurs menaces sur la sécurité » du pays.
M. Kim a également émis le voeu que Washington et Pyongyang adoptent des « mesures par étapes synchronisées », laissant entendre que le Nord souhaite un accord de réciprocité.
La détente éclair occasionnée par les jeux Olympiques d’hiver organisés au Sud tranche avec les vives tensions à l’oeuvre sur la péninsule il y a encore quelques mois, lorsque MM. Trump et Kim échangeaient alors insultes personnelles et menaces apocalyptiques.
De nombreux élus américains ont salué la libération des trois hommes.
Kim Hak-Song travaillait pour l’Université des Sciences et de la Technologie de Pyongyang (USTP) lors de son arrestation en mai 2017. Il a été arrêté à la gare de Pyongyang alors qu’il montait dans un train pour rentrer chez lui, dans la localité chinoise de Dandong, sous l’accusation d’avoir commis des « actes hostiles » contre le gouvernement.
Kim Sang-Duk, également connu sous le nom de Tony Kim, avait été arrêté en avril 2017 au principal aéroport de Pyongyang alors qu’il tentait de quitter le pays après y avoir enseigné pendant plusieurs semaines. Il travaillait également pour l’USTP.
Kim Dong-Chul, un homme d’affaires et pasteur âgé d’une soixantaine d’années, a été condamné en avril 2016 à dix ans de travaux forcés après son arrestation pour subversion et espionnage.