Tunisie: Incarcérée, la cheffe d’un important parti d’opposition fait face à de nouvelles accusations
La présidente du parti destourien libre (PDL), une des principales formations de l’opposition en Tunisie, en détention depuis le 3 octobre dernier, sera poursuivie dans deux nouvelles affaires judiciaires, s’ajoutant à trois autres procès en cours.
Selon des déclarations du comité de défense de l’opposante, relayées vendredi par les médias locaux, Abir Moussi, chef du PDL comparaîtra devant le juge d’instruction sur fond d’une plainte portée par une ONG tunisienne et une infraction relevant du code pénal.
D’après les avocats de Moussi, les procès intentés contre la présidente du PDL à quelques mois de l’élection présidentielle sont « manifestement entachés d’une série de vices de procédure, dont en particulier, la violation des droits de la défense ».
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Moussi devra répondre à des griefs se rapportant à cinq procès, a précisé le comité de défense, estimant que le mobile sous-tendant ces procès est « éminemment politique« .
Abir Moussi a été arrêtée le 3 octobre dernier au moment où elle tentait de déposer des recours contre des décrets présidentiels relatifs aux dernières élections locales et au nouveau découpage des districts, ayant suscité la polémique dans la scène politique locale.
Outre une plainte déposée par l’Instance électorale tunisienne (ISIE), la présidente du PDL est poursuivie pour « attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement », « incitation des citoyens à s’armer les uns contre les autres » et “provocation de désordre sur le territoire tunisien”.
L’arrestation de la présidente du PDL intervient dans le sillage d’une série d’interpellations de leaders de formations politiques d’opposition, dont l’ancien chef du gouvernement tunisien Hamadi Jebali et le vice-président du parti Mondher Ounissi (Ennahda).
Avec MAP