Tunisie : La dévaluation du dinar aggrave la crise de pénurie de médicaments
La Tunisie est actuellement aux prises avec une crise de pénurie de médicaments, exacerbée par une dévaluation rapide de sa monnaie nationale, le dinar.
C’est ce qu’a révélé l’Observatoire Tunisien de l’Economie (OTE) qui attribue cette crise à la dépendance du secteur pharmaceutique national envers les importations.
La dévaluation du dinar tunisien a des conséquences dramatiques sur la Pharmacie centrale de Tunisie (PCT). Cette dernière doit dépenser davantage pour acheter les mêmes médicaments à l’étranger, tout en maintenant les prix de vente stables afin de garantir l’accessibilité des médicaments à la population, selon le récent rapport de l’OTE.
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De plus, cette dévaluation du dinar a eu un impact dévastateur sur le résultat net de la PCT. L’OTE indique que le résultat net de la PCT pour l’année 2018 a chuté de 62% par rapport à 2017, passant de 144,8 millions de dinars à un déficit de 234,6 millions de dinars.
Cette crise n’a pas seulement affecté les importations mais également la production locale de médicaments. En effet, la plupart des équipements et matières premières nécessaires à la production de médicaments génériques sont importés, ce qui augmente le coût de ces produits à mesure que le dinar se déprécie.
Selon l’OTE, une solution viable à court ou moyen terme consisterait en une stabilisation du taux de change, couplée à un financement public accru dans le secteur de la santé et les caisses de sécurité sociale.
Cette crise est d’autant plus alarmante que selon les chiffres fournis par le syndicat tunisien des pharmaciens officinaux, pas moins de 300 médicaments sont actuellement en rupture de stock dans les pharmacies locales et à la Pharmacie Centrale de Tunisie.