Tunisie : l’opposition s’insurge contre l’ingérence de l’Algérie dans les affaires intérieures
Le Front tunisien du salut a demandé à l’Algérie de s’abstenir de se mêler de la politique intérieure tunisienne suite aux propos du président algérien qui a évoqué un rôle algérien pour « éviter l’effondrement tunisien » ou la médiation entre les acteurs politiques tunisiens.
Sous un président qui a renvoyé la Tunisie à l’autoritarisme, la Tunisie est confrontée à de réelles perspectives d’effondrement économique dans un contexte d’inflation élevée, de pénuries de produits de base et de pourparlers au point mort pour un crédit vital de 1,9 milliard de dollars avec le FMI.
Le chef du Front du salut, Najib Chabi, a déclaré que la Tunisie n’accepterait pas que des frères ou des amis se mêlent de ses affaires intérieures.
Il a fait cette déclaration lors d’une manifestation contre les arrestations par des critiques du président Kais Saied qui a envoyé des dizaines d’opposants en prison sous de fausses accusations, à l’instar de l’Algérie où la dissidence est assimilée à une atteinte à la sécurité de l’État.
Des voix au sein de la Tunisie ont mis en garde contre le risque d’être un État vasal de l’Algérie, ce qui a fait pression sur Kais Saied pour qu’il s’aligne sur les positions de politique étrangère de son plus grand voisin occidental.
Au fur et à mesure que la souveraineté financière de la Tunisie s’érode, sa politique étrangère s’érode, plus que jamais perçue comme un État vassal de l’Algérie voisine.
Aujourd’hui, la Tunisie imite la politique étrangère égoïste d’Alegria, y compris sur la question du Sahara, après que Kais Saied ait offert un accueil d’État au chef séparatiste du Polisario Brahim Ghali l’été dernier.
Tunis est maintenant sur la touche d’un régime militaire algérien irrationnel au service d’un programme hégémonique qui n’a fait qu’attiser l’instabilité dans la région.
Kais Saied faisait partie des trois dirigeants africains qui ont assisté à un défilé militaire présentant l’armement de l’ère soviétique de l’armée algérienne à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance du pays.
Les politiciens algériens condescendent désormais à appeler la Tunisie « la petite sœur » ou pire encore « une province algérienne » pour reprendre les mots de l’ancien Premier ministre Houari Tighersi, dont le commentaire a déclenché la colère des patriotes tunisiens.
L’Algérie s’est même immiscée ouvertement et publiquement dans les affaires intérieures de la Tunisie lorsque le président Tebboune a déclaré dans un communiqué avec un pair italien qu’il voulait « démocratiser » la Tunisie !