Tunisie: une série d’arrestations parmi les opposants politiques
La Tunisie a connu ces dernières 48 heures une série d’arrestations ayant ciblé des opposants politiques, des ex-magistrats et un influent homme d’affaires. Samedi, la police tunisienne a arrêté Kamel Eltaïef, homme d’affaires très influent dans les milieux politiques, ainsi que deux opposants, selon leurs avocats.
Considéré comme l’un des symboles de la corruption depuis le règne de Ben Ali, M. Eltaïef a été arrêté à son domicile dans la banlieue nord de Tunis, a précisé son avocat Nizar Ayed, dans des déclarations aux médias.
Les deux opposants Abdelhamid Jelassi, ex-dirigeant au mouvement Ennahdha et l’activiste politique Khayam Turki ont été arrêtés, également, dans la même journée. Ainsi, sept agents de la police ont fouillé la maison de l’ex dirigeant au mouvement Ennahdha, Abdelhamid Jelassi et ont confisqué son téléphone portable avant de l’arrêter. Selon des médias locaux, Jelassi est soupçonné « de complot contre la sûreté de l’Etat ».
Quelques heures avant, l’activiste politique Khayam Turki avait été aussi arrêté, selon son avocat Abdelaziz Essid.
« Vers 06H00 du matin, Khayam Turki a été arrêté par des agents de la police qui ont perquisitionné son domicile avant de le conduire vers une destination inconnue », a affirmé Me Essid aux médias.
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M. Turki ne faisait l’objet « d’aucune poursuite judiciaire » susceptible de motiver son arrestation, a fait remarquer la même source.
Le parti islamiste d’Ennahdha a condamné la série d’arrestations et les descentes anarchiques sur les domiciles des opposants à Kaïs Saïed.
Dimanche, des sécuritaires ont procédé à l’arrestation de l’ex premier président de la cour de cassation, le magistrat limogé, Taïeb Rached sur ordre du parquet près le pôle judiciaire économique et financier.
Cette arrestation vient dans le cadre d’une affaire de suspicion de malversations financières et de corruption.
Le parquet a ordonné, également, l’arrestation du magistrat Bechir Akremi, ex-procureur de la République du tribunal de première instance de Tunis.
Ennahdha a assuré que ces arrestations témoignent « de la volonté du pouvoir de liquider tous ses opposants parmi les hommes politiques, les défenseurs des droits de l’homme, les syndicalistes, les journalistes et les hommes d’affaires ».
Le Front de Salut national (FSN), principale coalition de l’opposition, a condamné de son côté « une politique répressive » réclamant également la libération de M. Turki. Depuis le coup de force du président Kais Saied qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, plusieurs hommes politiques font l’objet de poursuites judiciaires dénoncées par l’opposition comme des règlements de comptes politiques.
Avec MAP