Un budget de 14.7MMDH pour le programme d’économie d’eau
En exécution des Hautes orientations royales, particulièrement en ce qui concerne le programme d’économie d’eau dans le domaine agricole, l’approvisionnement en eau d’irrigation portera sur 510.000 ha et profitera à 160.000 personnes, a indiqué, lundi à Rabat, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Aziz Akhannouch.
Doté d’un budget global de 14,7 milliards de dh (MMDH), ce programme s’articule autour de quatre composantes, a indiqué le ministre dans une allocution devant Sa Majesté le Roi lors de la cérémonie de signature de la convention-cadre pour la réalisation de ce programme.
Il s’agit d’abord de la poursuite du Plan National d’Économie d’Eau en Irrigation pour un coût de 9,5 MMDH, qui vise la conversion des systèmes d’irrigation traditionnels en systèmes d’irrigation goutte-à-goutte, partant en cela des résultats très encourageants enregistrés depuis le lancement du Plan Maroc Vert (PMV), qui a permis de porter à 585.000 Ha les superficies équipées en système d’irrigation goutte-à-goutte, avec un impact nettement positif pour plus de 100.000 agriculteurs.
M. Akhannouch a ajouté qu’il est prévu d’équiper une superficie additionnelle de 350.000 Ha de ce système d’irrigation, notant que ces efforts visent à augmenter les superficies équipées en goûte-à-goûte à près de 940.000 ha au niveau national à l’horizon 2027, ce qui permettra une économie annuelle de plus de 2,5 milliards m3, soit deux fois la capacité d’un grand barrage comme Bin el Ouidane.
La deuxième composante, a poursuivi le ministre, concerne la poursuite du projet d’aménagement hydro-agricole pour la sauvegarde de la plaine de Saïss, irriguée à partir de la nappe phréatique dont le niveau accuse une baisse continue. Ce programme, a dit M. Akhannouch, permettra la sauvegarde de près de 30.000 ha des terres irriguées dans la plaine de Saïss, à travers la construction d’un canal d’approvisionnement et un réseau de distribution d’eau alimenté à partir du barrage M’dez.
Cette composante est également à même de préserver les investissements privés existants, qui dépassent les 4 MMDH, d’améliorer les revenus des agriculteurs et de créer près de 3.000 emplois fixes, tout en permettant de compenser le déficit enregistré dans la nappe phréatique, estimé à 100 millions de m3 par an, et de préserver l’écosystème de la région, a souligné le ministre.
Pour ce qui est de la troisième composante, elle porte sur le développement et la modernisation des petites et moyennes hydrauliques, notamment dans les secteurs précaires, a fait savoir M. Akhannouch, précisant que le Plan Maroc Vert a permis l’augmentation des revenus d’environ 80.000 petits agriculteurs, l’encadrement des agriculteurs dans le cadre des associations d’usagers des eaux d’irrigation et la création de plus de 7.000 nouveaux postes d’emploi.
À cet égard, un programme supplémentaire portant sur toutes les régions du Royaume, doté d’une enveloppe budgétaire de 1,7 MMDH, a été élaboré, a annoncé le ministre, expliquant que ce programme touche essentiellement les secteurs précaires et les petits agriculteurs (moins de 2 ha) dont il vise à améliorer la situation sociale.
Il s’agira aussi de l’aménagement d’une superficie de 100.000 ha à travers la restauration et la modernisation des canalisations d’irrigation, outre la construction de retenues d’eau pour alimenter les nappes phréatiques et améliorer l’approvisionnement en eau superficielle, la restauration des khettarates, notamment dans la région de Drâa-Tafilalet, et la création de points d’eau pour l’abreuvage du bétail.
Ce projet ambitieux, a souligné M. Akhannouch, vise à élargir l’irrigation sur une superficie de 30.000 ha au niveau de la plaine du Gharb pour un investissement d’environ 5,7 MMDH, dans l’objectif de valoriser les ressources hydriques mobilisées à travers le barrage Al Wahda en vue d’augmenter les superficies irriguées de la région.
Le ministre a assuré que ce projet est de nature à relever la valeur de la production agricole d’environ 800 MDH, créer près de 21.000 emplois par an durant la période de production et encourager les investissements privés dans le domaine de la valorisation et la conversion des produits agricoles.