Un cas de « Monkeypox » confirmé, à quoi s’attendre ?
Par Lina Ibriz
Un premier cas de contamination au « Monkeypox » enregistré au Maroc et déjà plusieurs questions se posent. Un scénario similaire à l’épidémie du Coronavirus risque-t-il de se reproduire ? A quoi faut-il s’attendre ? Quelles mesures pour se protéger ? Réponses du Professeur Said Moutawakil, professeur en réanimation et anesthésiste.
Le ministère de la Santé et de la protection sociale a annoncé, ce jeudi 2 juin 2022, la détection au Maroc, d’un premier cas confirmé d’infection à la variole du singe « Monkeypox », provenant d’un pays européen, sans plus de détails.
Après la découverte de ce cas, les autorités sanitaires ont mis en place un protocole et un système de veille épidémiologique et entamé les enquêtes afin d’établir la liste des cas contacts, dont les potentiels sujets seront observés et suivis afin de prendre les précautions nécessaires visant à limiter la propagation du virus, a précisé le ministère de la santé. Dans l’attente de détails et de précisions, une fois les examens biologiques aboutis, plusieurs questions se posent. Pendant ce temps, la vigilance demeure, et « aucune raison de paniquer », rassurent les spécialistes contactés par nos soins.
Selon Said Moutawakil, Professeur en réanimation et anesthésiste et membre du comité scientifique et technique contre le Covid-19, un scénario de propagation virale similaire à celui du coronavirus n’est pas probable. Bien que « le virus de la variole du singe ou « Monkeypox » est contagieux, mais pas de la même manière que le coronavirus. Il faut quand même rester vigilant », conseille-t-il.
Le virus peut être contracté soit par un contact direct très rapproché d’une personne, si on rentre en contact avec une personne malade, soit via une transmission par voie cutanée, soit en manipulant des matériels contaminés, comme des matériels médicaux ou des objets utilisés par la personne infectée. Le virus peut aussi se transmettre par le biais des liquides biologiques comme du sang ou des sécrétions sexuelles, explique le Professeur.
→ Lire aussi : Variole du singe : premier cas confirmé au Maroc (Ministère)
Questionnement sur la période d’incubation
Une fois le virus contracté, « la période d’incubation s’étale sur une durée allant de 6 à 14 jours, une période durant laquelle le virus ne montre pas de signe et le malade n’est pas contagieux », ajoute Moutawakil.
Cela signifie aussi qu’il faudra attendre pour pouvoir confirmer ou infirmer si les cas contacts ont été infectés. Selon le Professeur, « les cas suspects seront observés durant cette période, et dès qu’on a un malade qui est confirmé on va l’isoler soit chez lui soit dans des services d’infectiologie et le traiter. Le personnel soignant qui s’occupe de lui et ses proches doivent aussi se protéger durant cette période ».
L’équation de la protection sanitaire
Encore une fois, Moutawakil assure qu’un scénario qui impose de strictes mesures sanitaires, comme celles imposées par le Covid, ne se reproduira probablement pas avec le « Monkeypox ». Pour se protéger, tout de même, un nombre de gestes sont à respecter.
Tout d’abord, il faut s’éloigner des cas suspects et éviter tout contact avec les objets qu’une personne infectée ou suspecte a touchés, précise Moutawakil. Il faut aussi s’éloigner des personnes souffrant de symptômes tels que la fièvre ou des éruptions cutanées, insiste-t-il.
En outre, les gestes barrières protégeant contre les maladies virales sont à respecter, conclut Moutawakil, mettant l’accent sur la distanciation physique avec les cas infectés ou suspects, le port du masque près de ces cas, éviter de rentrer en contact avec tout matériel qui pourrait être infecté et désinfecter celui-là régulièrement.