Un chapitre s’achève : Hommage à Retnani, gardien des lettres
HOMMAGE
Abdelkader Retnani, un pilier du monde littéraire marocain, nous a quittés. Né à Casablanca, le 31 juillet 1945, son âme a pris son envol dans la nuit du monde à l’aube d’un nouveau jour, après une bataille digne contre une maladie implacable.
Retnani a traversé les frontières et les mers, portant la bannière du livre et de la lecture, pour finalement s’embarquer sur un voyage d’où l’on ne revient pas. Visionnaire et passionné, il a consacré sa vie à la littérature dès les années 1980, insufflant son esprit dans « La Croisée des Chemins ». Cette maison n’était pas seulement un lieu d’édition, mais un espace où la culture s’épanouissait, s’élevait et brillait au-delà des limites géographiques du Maroc. Retnani a cultivé un jardin de mots, de pensées et d’idées, laissant une empreinte permanente dans le cœur de la francophonie.
Son engagement envers la culture s’exprimait dans chaque conversation, chaque choix éditorial, résonnant comme un écho de son dévouement à la connaissance et à l’esprit d’ouverture. Il a toujours cru que les livres étaient des compagnons depuis l’enfance, des piliers sur lesquels s’appuient la sagesse et l’éducation.
Aujourd’hui, alors que nous contemplons le vide laissé par son absence, nous célébrons la richesse de l’héritage qu’il laisse derrière lui – un héritage de livres, de culture et d’éducation qui continuera d’inspirer et d’élever les générations futures. En hommage à Abdelkader Retnani, sage parmi les scribes, son souvenir restera vivant à chaque page que nous tournons et dans chaque histoire que nous partageons.
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En tant que membre éminent du CAFED à Tunis depuis 1992, il a partagé son expertise et sa passion au-delà des mers, enrichissant non seulement le Maroc mais aussi le monde de sa sagesse éditoriale. Président fondateur de l’Association marocaine des professionnels du livre (AMPL) et vice-président de la Fédération des industries culturelles et créatives de la CGEM, il a été le cerveau derrière de nombreux salons du livre, offrant une scène aux voix naissantes et un espace pour les lecteurs passionnés. Sous sa direction, l’UPEM a rejoint les rangs des associations de renom comme l’APNET, prouvant l’impact indélébile de ses efforts.
Retnani a également brillé dans le domaine sportif, menant le Raja Club Athletic à des triomphes historiques et démontrant une même passion et détermination pour le sport et l’excellence. Les honneurs n’ont pas manqué, soulignant sa stature exceptionnelle : le Ouissam Alaouite par Feu le Roi Hassan II, la médaille d’argent de la Société académique d’éducation et d’encouragement à Paris, et l’Ordination en tant qu’Officier de la Légion d’honneur.
Pour ceux qui ont eu le privilège de connaître l’homme derrière le nom, Retnani était bien plus qu’un éditeur éminent. Il était une âme généreuse, un cœur grand ouvert, dont la complexité et l’impassibilité apparentes dissimulaient une richesse et une chaleur humaine incomparables.
La disparition d’Abdelkader Retnani crée un vide immense, mais aussi une source d’inspiration éternelle. Chaque livre que nous ouvrirons, chaque mot que nous lirons, sera un hommage à sa mémoire, un rappel de sa passion pour le livre, la culture et la vie.
Avec un dynamisme qui semblait défier le temps lui-même, Abdelkader a donné corps à une vision où chaque page tournée était une promesse, chaque livre publié un engagement. Il a savouré chaque instant avec une intensité qui nous a tous fait croire à son immortalité. Mais aujourd’hui, alors que le silence s’installe là où sa voix résonnait autrefois, nous sommes témoins de la fin d’une ère.
N’en déplaise à certains, Abdelkader était un phare dans le domaine littéraire, un guide pour les âmes en quête de lumière intellectuelle. Il a porté de nombreux chapeaux avec une grâce et une facilité admirables, que ce soit en tant que leader dans le monde du sport ou en tant que pionnier littéraire récompensé par des distinctions élevées. Mais peut-être que son plus grand rôle était celui d’un ami, d’un confident, d’un compagnon de route pour ceux qui ont eu le privilège de partager son chemin.
Alors que nous nous recueillons en ton honneur, le monde littéraire, artistique et culturel se trouve plus pauvre, privé de ta présence cher Abdelkader. Mais plus encore, ta place parmi nous, au Cercle Cicéron, autour du couscous partagé, restera vide, un rappel silencieux de l’absence d’un grand homme et d’un ami irremplaçable.
Repose en paix mon ami et mon éditeur, car ton voyage parmi nous s’est terminé, mais l’histoire que tu as commencée continuera à travers nous tous.