Un Collectif algérien condamne la répression et l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire contre les militants

Le Collectif des amis du Manifeste pour l’Algérie nouvelle (CAMAN) a condamné la répression et l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire algérien contre les militants du mouvement de contestations populaires dans le pays.

Dans un communiqué, le Collectif a appelé à l’arrêt de toutes les poursuites contre ces militants et la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques ainsi que leur réhabilitation juridique, sociale, matérielle et morale.

« Le rejet populaire de l’agenda de restauration du système autoritaire se confirme plus que jamais, en plein confinement, notamment à travers les réseaux sociaux. Les prémices de reprise encore plus massive des manifestations populaires en faveur du démantèlement de l’Etat policier et de l’instauration de la démocratie, s’affichent chaque jour plus déterminées et affolent un sérail aux abois », a-t-il relevé.

Le CAMAN fait, à cet égard, constater qu’ »au lieu de profiter de la suspension des manifestations populaires pour enclencher une dynamique de détente politique, le pouvoir use et abuse du fait accompli pour imposer sa démarche unilatérale brutale ».

« Suprême provocation contre le peuple, la coalition des partis coresponsables du désastre politique et économique et ses nouveaux appareils-alliés s’échauffent, en toute liberté malgré le confinement, en vue de prochains simulacres référendaire/électoraux promis d’avance au refus populaire », a-t-il regretté.

Le Collectif a expliqué que « devant les signes implacables de l’échec de la stratégie de restauration du système prédateur, le pouvoir illégitime, relance les -opérations- de division du peuple et de dénaturation/récupération de sa révolution démocratique ».

Il a déploré que, de nouveau, « les arrestations et l’arbitraire judiciaire se conjuguent avec l’instrumentalisation de la crise sanitaire du Covid-19, dans le vain espoir d’enrayer la mobilisation citoyenne pour le changement démocratique».

Relevant qu’ »à contre courant de l’histoire, les décideurs de l’ombre s’obstinent à s’opposer à la volonté de leur peuple », le Collectif a considéré que « la seule solution efficiente pour dégager le système autoritaire et prédateur est une transition démocratique autonome supervisée par une Conférence nationale souveraine ».

Selon la même source, cette conférence « réunira les conditions juridiques, politiques et matérielles pour l’élection d’une Assemblée nationale constituante dans laquelle les représentants élus du peuple jetteront les jalons d’une véritable république qui consacre un Etat civil et de droit, démocratique et social, fondé sur la séparation des pouvoirs, la séparation entre religion et politique, l’égalité, les libertés individuelles et collectives, les droits de l’Homme dans leur intégralité et universalité et la refondation de l’Etat et une plus large décentralisation en faveur des instances régionales et locales élues ».

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