Un député du RNI devant la justice pour « dilapidation de deniers publics »
Mohamed Kendil, député du Rassemblement national des indépendants (RNI) et président du conseil communal de Sidi Harazem, est au cœur d’une enquête pour « dilapidation de deniers publics ». Les investigations révèlent des irrégularités financières et administratives dans la gestion de la commune, notamment l’attribution suspecte d’un marché touristique. Le juge d’instruction de la première chambre criminelle spécialisée dans les crimes financiers poursuit les investigations, mettant en lumière des pratiques douteuses et des conflits d’intérêts potentiels.
Après près de trente ans à la tête de la commune de Sidi Harazem, Mohamed Kendil est convoqué devant le juge d’instruction le 8 juillet pour répondre à des accusations. Cette décision du procureur général Abderrahim Zaïdi fait suite à l’examen approfondi des conclusions d’une enquête menée par la Brigade régionale de la police judiciaire de Fès, spécialisée dans les délits financiers et économiques.
Les investigations judiciaires, initiées suite à des plaintes reçues par le parquet compétent et la Chambre régionale des comptes, ont mis au jour des irrégularités administratives et financières significatives dans la gestion de la commune de Sidi Harazem. Ces anomalies ont été particulièrement relevées lors de la vérification des comptes de la commune par la Chambre régionale des comptes.
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Parmi les irrégularités détectées, l’attribution d’un marché de vente d’un complexe touristique à Sidi Harazem à une société nouvellement créée par un homme d’affaires ayant des liens avec un élu de la même collectivité territoriale. Cet homme d’affaires a été interpellé pour avoir entravé le travail des experts de la Chambre régionale des comptes en les empêchant de se rendre au complexe touristique pour vérifier les conditions de son exploitation et les différentes transactions relatives à son fonctionnement. En 2011, le complexe touristique a été mis en location pour une redevance annuelle de 400 000 Dhs, bien que le site ne comprenne ni piscine ni autres installations.
Il est apparu que la société locataire n’a pas respecté le cahier des charges initial et a violé les lois relatives à l’urbanisme en construisant des bâtiments non conformes sur le site. Malgré ces infractions manifestes, le président de la commune est resté silencieux concernant le contrat de location conclu entre la commune et l’entreprise dirigée par un député élu et sa femme.
Les plaintes déposées contre Mohamed Kendil, en sa qualité de président du conseil communal de Sidi Harazem, ne se limitent pas à l’accusation de « dilapidation de deniers publics ». Elles font également état d’autres fraudes et conflits d’intérêts, accentuant ainsi la gravité des accusations portées contre lui. Les enquêteurs ont relevé que ces pratiques douteuses ont mis en péril la transparence et la bonne gestion des fonds publics, portant atteinte à l’intérêt général.
Le juge d’instruction, saisi du dossier, continue ses investigations pour approfondir les révélations faites lors des enquêtes préliminaires. Chaque nouvel élément ajouté à l’enquête pourrait renforcer les charges contre Kendil et d’autres potentiels complices, et mettre en lumière l’étendue de la mauvaise gestion et des pratiques illicites au sein de la commune de Sidi Harazem.