Un faussaire écope de trois ans de prison pour usurpation d’identité

La Chambre criminelle du tribunal d’appel de Rabat a condamné, le 8 novembre 2024, à trois ans de prison un individu accusé d’usurpation d’identité d’un fonctionnaire du ministère de la Maison royale. Cette peine fait suite à une escroquerie sur plusieurs responsables publics et privés avec utilisation d’un statut fictif.

La Chambre criminelle du tribunal d’appel de Rabat a prononcé, le vendredi 8 novembre dernier, une condamnation à trois ans de prison ferme contre un individu accusé d’usurpation d’identité d’un fonctionnaire du ministère de la Maison royale, du Protocole et de la Chancellerie. Ce dernier avait manipulé plusieurs responsables d’autres ministères et organismes publics en se faisant passer pour un haut fonctionnaire du Cabinet royal dans le but de les escroquer. Cette affaire, qui a secoué le milieu administratif, a révélé une série de pratiques frauduleuses bien orchestrées par l’accusé, et a conduit à une enquête approfondie sur son réseau d’actions illégales.

L’affaire a éclaté au grand jour en mai dernier lorsqu’un secrétaire général du ministère de la Communication a déposé plainte contre l’individu, l’accusant d’avoir tenté de le tromper. L’accusé, opérant sous de fausses identités, utilisait plusieurs numéros de téléphone pour se faire passer pour un fonctionnaire du Cabinet royal. Dans ses appels répétitifs, il sollicitait des explications concernant la suspension d’un responsable du ministère de la Communication et demandait des éclaircissements sur l’exclusion d’une société canadienne, candidate à l’obtention d’une licence pour produire des films au Maroc. Il avait également abordé des sujets liés à la promotion d’un chef de service au sein du ministère.

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L’enquête, qui a été lancée suite à cette plainte, a permis d’identifier et d’interpeller l’accusé à El Jadida. Cette opération a révélé que l’individu était impliqué dans plusieurs autres arnaques similaires, visant cette fois-ci des fonctionnaires de haut niveau et des responsables gouvernementaux. Parmi les victimes figurent des personnalités politiques, des directeurs de cabinets, ainsi que des responsables d’organismes publics et d’établissements gouvernementaux. Selon des informations relayées par les médias, l’accusé, retraité du ministère de la Maison royale, utilisait sa connaissance approfondie de l’administration pour usurper l’identité de plusieurs de ses anciens collègues et abuser de cette position pour extorquer ses victimes.

Se vantant de ses « interventions » réussies, l’individu avait obtenu des avantages indus pour ses victimes, telles que des autorisations pour exploiter des carrières, des promotions dans leur département, voire des billets pour des matchs de football de l’équipe nationale. Ses méthodes étaient bien rodées, et sa connaissance du fonctionnement de l’administration publique lui permettait de duper les personnes qu’il ciblait. Mais ses escroqueries ne se limitaient pas aux fonctionnaires. Il a également escroqué des particuliers. Un exemple est celui d’un homme qui a été convaincu, par un complice de l’accusé, de verser 8 000 dirhams pour faire recruter son fils dans les Forces Armées Royales (FAR). Bien que l’escroqué ait finalement pu récupérer une partie de l’argent, il n’a pas porté plainte contre l’accusé et son complice en échange de son silence.

Un complice de l’accusé a également été impliqué dans cette affaire et a été condamné à huit mois de prison. Quant à l’accusé principal, il a reconnu la plupart des faits qui lui étaient reprochés, bien qu’il ait nié avoir tenté de piéger la Gendarmerie royale en utilisant ses méthodes habituelles. Il a aussi rejeté toute idée de bénéfice financier direct tiré de ses actions frauduleuses.

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