Un journaliste algérien condamné à 15 mois de prison pour des publications sur Facebook
Le journaliste algérien Ali Djamel Toubal, correspondant du groupe de médias privé « Ennahar », a été condamné, mardi, par la Cour d’appel de Mascara (nord-ouest de l’Algérie) à 15 mois de prison ferme pour des publications sur Facebook, favorables au mouvement de protestation anti-régime « Hirak », a annoncé son avocat, Mustapha Bouchakour.
Dans une déclaration à la presse, Me Bouchakour a souligné que « le procureur avait demandé le durcissement de la peine mais la Cour l’a réduite », précisant que le journaliste a notamment publié et commenté des photos montrant des policiers molestant des militants du Hirak.
Le 18 juin, Djamel Toubal avait été condamné en comparution immédiate à deux ans de prison ferme pour « outrage à corps constitué » et « publications sur Facebook pouvant porter atteinte à l’intérêt national ».
Il a été condamné sur la base d’un nouveau code pénal adopté en avril et dénoncé par les militants des droits humains craignant une ingérence de l’Etat dans le droit à la liberté d’expression.
Selon un décompte du Comité national pour la libération des détenus (CNLD), près de 60 détenus du Hirak sont encore incarcérés, la plupart pour des publications sur Facebook.
Plusieurs ONG ont dénoncé la multiplication ces derniers jours par la justice algérienne des poursuites judiciaires et des condamnations de militants du « Hirak », d’opposants politiques, de journalistes et de blogueurs, le pouvoir cherchant à enrayer le retour de la contestation au moment où s’amorce le déconfinement.
L’Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par Reporters sans frontières (RSF), dégringolant ainsi de 27 places par rapport à 2015 (119e).