Un long chemin à parcourir pour devenir une unité politique et économique cohérente
Gabriel Banon, Géopolitologue, Ancien Conseiller de Chefs d’État – Président du Cercle d’amitié Maroc-Israël (CAMI), intervenant sous le thème « Une volonté affirmée et de nombreux atouts pour faire changer de regard sur le continent », estime que l’Afrique est un continent qui doit multiplier le regroupement, dialoguer et essayer de réduire le retard par rapport aux autres continents.
L’Union africaine n’a pas l’autorité de parler pour tous les pays et c’est dommage que les pays africains ne parlent pas le même langage. L’Afrique est loin de représenter une unité et se doit de se restructurer.
Manque de structuration inter-État empêchant le continent de parler d’une seule voix et de s’affirmer en tant que puissance économique et politique ; absence de délégation de souveraineté à l’Union africaine, ce qui la prive d’autorité pour parler au nom de toute l’Afrique ; phénomène d’urbanisation qui plombe les économies de beaucoup d’États africains ; problèmes de fragmentation du continent en de nombreux pays aux niveaux de développement et de puissance économique variables ; difficultés à former des regroupements cohérents au niveau continental, à l’instar de l’Union européenne ; limites de la crédibilité diplomatique de certains pays, qui peuvent nuire à leur développement économique et à leur influence politique ; défi de la diversification économique, face à une dépendance souvent excessive aux ressources naturelles ; difficultés à attirer les investissements étrangers, notamment à cause de l’instabilité politique et des risques sécuritaires dans certaines régions. Voici, entre autres, une série de problèmes auxquels sont confrontés les pays africains, selon Gabriel Banon, géopolitologue, ancien conseiller de Chefs d’État et président du Cercle d’amitié Maroc-Israël (CAMI), lors de la deuxième édition du forum MD Sahara, tenu le samedi 4 mars 2023 à Dakhla, sous le thème “Le Maroc en Afrique, un choix Royal pour un Continent global et intégré”.
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Le Désaccord du Conseiller de Chefs d’État avec Macron sur le Sahara
Avant de parler du sujet principal, l’ancien Conseiller de Chefs d’État, notamment de Georges Pompidou, a exprimé son désaccord avec la déclaration du président français Emmanuel Macron concernant le Sahara. Banon a souligné que la France de Macron n’était pas la France pour laquelle il avait travaillé et que la déclaration n’empêcherait pas le Maroc de poursuivre le développement de ses provinces du Sud. Ensuite, il a abordé la question de l’Afrique sur le plan géopolitique. Il a noté que bien que l’Afrique soit un continent, elle n’est pas une unité politique ou économique. Certains pays sont des puissances économiques, d’autres sont des puissances politiques comme le Maroc, mais l’Afrique dans son ensemble n’a pas encore atteint une unité politique ou économique. En fin de compte, le géopolitologue a souligné que l’Afrique avait un long chemin à parcourir pour devenir une unité politique et économique cohérente, mais qu’elle avait le potentiel de le faire en se structurant inter-État et en se dotant de moyens d’action au nom de l’Afrique.
S’efforcer de retenir les jeunes citoyens talentueux
Dans son discours, il a abordé les défis auxquels sont confrontés les pays africains, notamment la mauvaise gestion de l’urbanisation, la nécessité d’améliorer la sécurité et la question de la baisse des taux de natalité. Banon souligne que la capacité d’un pays à gérer ses tendances démographiques est essentielle à sa réussite et a exhorté les pays africains à s’efforcer de retenir leurs jeunes citoyens talentueux. Le discours du géopolitologue a mis en évidence l’importance de relever les principaux défis en Afrique afin de garantir le développement durable et la prospérité du continent.
Le défi de la croissance démographique
Au-delà des défis cités plus haut, la gestion de la croissance démographique, l’aménagement du territoire et la sécurité en sont d’autres. Selon Banon, une croissance démographique déficitaire peut avoir des conséquences négatives sur la capacité d’un pays à se développer économiquement. Il souligne également l’importance de la jeunesse africaine pour le développement du continent et invite les gouvernements africains à offrir des perspectives d’emploi pour éviter une fuite des cerveaux. Il constate que dans certains pays développés, la baisse de la natalité pose également un problème économique et social et souligne la nécessité de promouvoir des politiques natalistes.