Un ménage sur deux prêt à supporter la prolongation de la période du confinement
Le Haut-commissariat au Plan (HCP) révèle, dans une enquête réalisée du 14 au 23 avril dernier, qu’un ménage sur deux (53%) serait prêt à supporter, mais difficilement, une prolongation de la période de confinement, alors que 36% la supporteraient sans difficulté.
Hormis les ménages susceptibles de supporter n’importe quelle durée de prolongation du confinement fixée par le gouvernement (40%), le nombre maximal de jours moyen que les ménages pourraient supporter est de 32, selon l’enquête sur « l’impact du coronavirus sur la situation économique, sociale et psychologique des ménages », publiée mardi par le HCP.
La médiane se situe à 30 jours, souligne la même source, notant que 50% des Marocains seraient prêts à supporter un nouveau confinement de 30 jours et plus et que les ménages aisés pourraient supporter en moyenne une durée plus longue (47 jours) que les ménages pauvres (32 jours).
L’enquête relève également que 18% des ménages ont ressenti une détérioration des rapports familiaux (20% en milieu urbain et 12% en milieu rural).
Cette perception est plus élevée parmi les ménages pauvres (19%) que parmi les ménages aisés (13%), parmi les ménages constitués de 5 personnes et plus (23%) que parmi ceux de taille réduite de 2 personnes (7%) et parmi les ménages vivant dans un logement d’une pièce (22%) que parmi ceux vivant dans un logement de 4 pièces et plus (16%).
En revanche, pour 72% des ménages, la qualité des rapports familiaux au sein du ménage n’a pas été influencée par le contexte du confinement, tandis que pour le reste des ménages (10%), ces rapports sont plus paisibles et plus consolidés.
Pour supporter le climat du confinement, le HCP fait savoir que plus de 66% des ménages suivent des séries ou des films, lisent ou font d’autres activités intellectuelles ou de loisirs, 51% passent plus de temps avec la famille, 37% ont recours à la religion, 35% maintiennent des contacts avec les amis/proches via les moyens de communication, 12% font du sport/mouvements physiques à domicile et 9% multiplient les sorties autorisées.
Toutefois, ces pratiques varient selon le sexe du chef de ménage, 68% des ménages dirigés par un homme suivent des séries ou des films, lisent ou font d’autres activités intellectuelles (contre 61% parmi les ménages dirigés par une femme), 55% passent plus de temps en famille (contre 37% parmi les ménages dirigés par une femme), et 11% multiplient les sorties autorisées (contre 4% parmi les ménages dirigés par une femme).
Par ailleurs, les ménages aisés (60%) sont plus susceptibles que les ménages pauvres (26%) à maintenir des contacts avec les amis/famille via les moyens de communication, à faire du sport à la maison (26% contre 7%) et à multiplier les sorties autorisées (21% contre 9%).
D’après l’enquête, plus de 8 ménages sur 10 estiment que l’appui matériel aux ménages nécessiteux est le moyen le plus efficace pour réussir le confinement, ajoutant que cette opinion est socialement consensuelle.
D’autres mesures ont été évoquées notamment accorder des indemnités pour la perte d’emploi (38%), faciliter l’approvisionnement de proximité en produits alimentaires et non alimentaires (38%), fournir aux enfants scolarisés le matériel nécessaire pour réussir la formation à distance (28%) et assurer l’assistance à domicile des personnes vulnérables (25%).
L’enquête sur « l’impact du coronavirus sur la situation économique, sociale et psychologique des ménages » a permis de suivre l’adaptation du mode de vie des ménages sous la contrainte du confinement. Elle a ciblé un échantillon de 2.350 ménages représentatif des différentes couches socio-économiques de la population marocaine selon le milieu de résidence, urbain et rural.
L’enquête a pour objectif d’appréhender, notamment, le niveau d’effectivité du confinement, les connaissances des ménages relatives au Covid-19, les actions prophylactiques, l’approvisionnement domestique en produits de consommation et d’hygiène, les sources de revenu en situation de confinement, l’accès à l’enseignement, l’accès aux services de santé et les réactions psychologiques.
Compte tenu des circonstances du confinement et de l’état d’urgence sanitaire, elle a été réalisée par voie téléphonique en utilisant la méthode de collecte assistée par tablettes.