Par Hassan Alaoui
Notre confrère algérien, digne représentant de la presse aux bottes, « Tout sur l’Algérie » ( TSA), spécialisé dans le style balancé d’un journalisme en fin de compte couché, ne cesse de nous gratifier depuis quelques temps de ragots et de mensonges sur le Roi, le Maroc qui dégringole, le soleil qui ne se lève jamais dans notre pays, les bords du gouffre qui nous guettent, le règne de Mohammed VI en déclin et plutôt à portée de main, cette filandreuse rhétorique indigne d’un site qui devient l’exemple de l’exemplaire médiocrité.
Il est à vrai dire à l’image de la presse bâillonnée des caporaux. Le fonds de commerce est une désastreuse haine du régime militaire distillée à l’égard du Maroc, alors que le peuple algérien reste confronté aux manques graves de produits de base.
« TSA » n’est que la caricature d’une presse aux ordres des services qui dictent la conduite, fabulent à tire-larigot, planifient les agendas et rédigent jusqu’aux textes dont la presse, toutes composantes confondues se nourrit à longueur de journée. L’art de fourvoyer le peuple algérien a poussé ses dirigeants et, dans leur sillage, la presse à maquiller la triste vérité de l’épisode de candidature malheureuse de l’Algérie au BRICS. Cette séquence nous révèle deux graves dimensions : la première est en fin de compte l’incapacité du gouvernement militaire algérien à défendre son modèle, Tebboune n’ayant pourtant pas cessé de le chanter et de crier victoire avant même le dépôt officiel de la candidature de son pays. Si les pays des BRICS n’ont pas jugé utile ou convaincant de coopter l’Algérie – cette « qawwa addariba » – c’est qu’elle ne possède ni les capacités ni le pouvoir économique pour y être admise. Le constat est non seulement attristant pour le peuple algérien porté dans les flots du mensonge d’Etat, notamment après les visites marathon de Tebboune à Moscou et à Pékin et ses paroles triomphales. Sans oublier la bagatelle injustifiable et criminelle de 1,5 Milliard de dollars versés par l’Algérie comme prime corruptive au même BRICS avant même le Sommet de Johannesbourg, alors que le peuple algérien fait depuis des mois de longues queues pour accéder à des produits de première nécessité comme le lait, l’huile de table, les légumes , les lentilles et les haricots…
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La deuxième révélation de cette tragique et trompeuse vision de Tebboune, outre la malhonnêteté criante envers le Maroc, est sa propre psychologie de bonimenteur, une irascible propension à reprendre à son compte la rhétorique de Boumediene, pourtant abandonnée avec mépris même par les successeurs de ce dernier, comme Zeroual, Chadli, Bouteflika ou autres. Le mensonge, la démagogie, l’ignorance et le culte de la personnalité sont à présent le catalogue du discours du chef de l’Etat algérien, sans culture ni mémoire, caparaçonné dans une illusion radicale que même le peuple algérien rejette en son for.
On ne fait pas de la politique raisonnable avec un faisceau de mensonges et de mythologies, or cette maladie de mensonges érigée à tout bout de champ frappe tous les secteurs de l’Etat, s’amplifie à en perdre le sens et s’instaure comme une culture, y compris dans la société algérienne elle-même. On ne fait pas une politique avancée en faisant du Royaume du Maroc le bouc émissaire de tous les fracassements que l’Algérie connaît : ici c’est les incendies de Kabylie, là c’est l’insuccès piteux aux BRICS, là encore c’est la non qualification à la coupe du monde de football, l’échec industriel permanent et j’en passe…
Pour ne s’en tenir qu’à ces événements malheureux mais indicatifs de la cruelle anarchie algérienne – et tout le monde en convient – la presse algérienne reste volontairement muselée. Les sites comme TSA, « Algérie patriotique » n’ont d’yeux que pour le Royaume du Maroc, et plus ce dernier réussit dans ses projets , plus nos confrères algériens attisent leur haine.