Un parti d’opposition dénonce « une politique liberticide et anti-sociale » en Algérie
Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), l’une des principales formations politiques de l’opposition en Algérie, a dénoncé « une politique liberticide et antisociale », soutenue par un dispositif implacable de répression.
« La brutalité de ces mesures antisociales est soutenue par un dispositif implacable de répression policière et judiciaire qui étouffe toute vie publique, politique, syndicale ou associative », a précisé le RCD dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion mensuelle ordinaire.
Selon le rassemblement, la plupart des problèmes auxquels sont confrontés aujourd’hui les Algériens sont la conséquence de la politique « liberticide » et « antisociale », adoptée par le pouvoir en place au lendemain de la révolution du mouvement pacifique de février 2019.
Cette politique provoque « une amplification dangereuse du chômage, une recrudescence alarmante de la ‘harga’ et une insécurité grandissante dans le pays », a-t-il déploré.
Dans ce sens, il a exprimé « la grande inquiétude » quant à la poursuite de la dégradation effrénée du pouvoir d’achat et des conditions de vie de l’ensemble des salariés et la descente aux enfers des catégories sociales les plus fragiles.
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« Aucun produit ou service n’échappe à une hausse de prix », s’est alarmé le parti pour qui la « politique antisociale pilotée par le gouvernement » a pour objectif d’ »en finir, de la manière la plus brutale, avec la subvention des produits de base ».
Pour le RDC, le » discours populiste contre la spéculation n’est destiné qu’à cacher une orientation inscrite dans le programme de l’Exécutif ».
Cette orientation, poursuit le RCD, consiste en la « dévaluation rampante et continue du dinar et l’étranglement de l’approvisionnement en intrants de production pour juguler le déficit de la balance commerciale qui creuse dans le peu de réserves épargnée par la boulimie des clientèles ».
« Cette politique organise précisément les hausses des prix et, de fait, la spéculation aussi (dépréciation de la monnaie et rareté des produits) », estime-t-il.
« Devant cette détresse et les interrogations légitimes des citoyens, le pouvoir braque ses médias sur des supposés ennemis à abattre et multiplie la recherche de boucs émissaires pour justifier son entêtement à poursuivre une politique fondée sur la spoliation de la souveraineté du peuple et la mainmise sur les richesses du pays », a dénoncé le RCD.
Il a critiqué le « noyau du système politique » d’avoir fait « le choix inique de se recomposer en vase clos » plutôt que de « cultiver cette formidable énergie du mouvement révolutionnaire pacifique de février 2019 au profit du pays, aider à son développement et concrétiser les aspirations des populations à l’universalité ».
Résultats des courses, le pays a, à sa tête, a estimé le RCD, « un régime liberticide et répressif au plan interne et un pouvoir non légitime, faible et non crédible, aux yeux des partenaires du pays ».
Sur le registre d’atteinte aux libertés, le RCD a vigoureusement dénoncé « l’acharnement répressif et la traque judiciaire inacceptables » dont sont victimes nombre de ses militants et cadres, annonçant l’intention lancer « une initiative judiciaire contre tous ceux qui se sont rendus complices dans cette opération d’instrumentalisation de la justice à des fins politiques ».
( Avec MAP )