Un tiers des Américains montrent des signes d’anxiété
Un tiers des Américains montrent des signes d’anxiété ou de dépression clinique, traduisant l’impact psychologique des mesures de confinement sur la psychologie des citoyens, selon les données du Bureau du recensement.
Le Bureau de recensement a lancé une enquête hebdomadaire d’urgence auprès des ménages américains à partir de fin avril pour évaluer l’impact du coronavirus sur l’éducation, l’emploi, les finances, la santé et le logement. Un million de ménages ont été contactés entre le 7 et le 12 mai, avec plus de 42 000 répondants selon les données les plus récentes.
Selon cette enquête, 24% des sondés ont montré des signes de trouble dépressif majeur au bout de trois mois de pandémie, lorsqu’on leur a posé des questions généralement utilisées pour dépister les patients pour des problèmes de santé mentale. 30% des sondés ont indiqué un trouble d’anxiété généralisé.
Certains groupes ont été plus durement touchés que d’autres. Les taux d’anxiété et de dépression étaient beaucoup plus élevés chez les jeunes adultes, les femmes et les pauvres.
Alors que les universités et les écoles cherchent à rouvrir, elles doivent prendre en compte la santé mentale, a déclaré le président du groupe Mental Health America, Paul Gionfriddo, cité par le Washington Post.
« On a beaucoup parlé de l’espacement des bureaux et des ratios de salle de classe, mais pas du tout de soutien en santé mentale », a fait remarquer M. Gionfriddo. « Nous devons faire beaucoup plus de dépistage de la santé mentale chez les jeunes. »
Les réponses au sondage ont également varié selon le revenu des participants à l’enquête. Lorsqu’on leur a demandé, par exemple, à quelle fréquence ils s’inquiétaient de façon incontrôlable au cours de la semaine écoulée, 60% de ceux qui gagnaient 150 000 $ ou plus ont dit qu’ils n’avaient pas du tout lutté avec cela. Par contraste, ces chiffres étaient presque inversés chez les personnes gagnant moins de 25.000 dollars par an – avec seulement 32% déclarant ne pas avoir eu de problèmes incontrôlables et 23% avouant s’inquiéter de manière incontrôlable presque tous les jours.
Les résultats de cette enquête font écho à des preuves de plus en plus nombreuses d’accumulation de troubles mentaux chez les Américains. Selon un sondage de la Kaiser Family Foundation publié en avril, près de la moitié des Américains ont déclaré que la crise des coronavirus altère leur santé mentale. Une enquête de l’American Foundation for Suicide Prevention a révélé que les Américains souffrent d’anxiété et de tristesse plus souvent qu’avant la pandémie et parlent plus souvent de santé mentale.
Les chercheurs ont prévu que sans intervention, les Etats-Unis sont sur le point de connaître une augmentation des suicides, des toxicomanies et des décès par surdose, rapporte le Post.