Une étude française a mis des daurades sur écoute pour mieux étudier leur migration
Des scientifiques de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) ont mis des daurades sur écoute pour mieux comprendre leurs déplacements et comportements.
Pour réussir ce pari de connaître et comprendre les relations qu’entretiennent les daurades « Sparus aurata » avec leur environnement, les chercheurs de l’Ifremer utilisent « la télémétrie acoustique », précise l’Institut de recherche dans un communiqué.
Grâce à des « balises acoustiques » implantées sur ces poissons et des « hydrophones » placés dans les lagunes et la mer sur les zones littorales méditerranéennes qu’ils fréquentent, ils ont réussi à décrypter des aspects clés de leur cycle de vie.
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La daurade est « une des principales espèces ciblées par la pêcherie artisanale méditerranéenne et particulièrement sensible aux changements de température », indique Jérôme Bourjea, chercheur en biologie des pêches et de la conservation à l’Ifremer, cité dans le communiqué de l’Institut.
« En la suivant partout à la trace, nous pourrons mieux connaître son comportement et peut-être, constater une modification de ses habitudes dans le futur sous l’effet du changement climatique », a-t-il ajouté.
D’après les chercheurs, les balises permettent en effet de suivre les déplacements des daurades entre leurs espaces de vie fondamentaux, à savoir leurs sites d’alimentation et de reproduction, ainsi que les couloirs migratoires qu’elles empruntent pour relier ces habitats.
Les données collectées depuis quatre ans, dans le cadre d’un programme intitulé « Connect-Med », ont confirmé que ces poissons montrent une grande fidélité à la fois à leur site d’alimentation et de reproduction, mais qu’indépendamment de leurs sites d’alimentation, elles fréquentent la même zone pour se reproduire année après année.
Ce comportement, appelé « philopatrie », est important pour la survie des populations, car il favorise le brassage génétique entre différentes sous populations et une reproduction optimale, d’après l’étude.
Les scientifiques soulignent, en outre, que la fidélité des daurades à leurs sites de reproduction les expose fortement aux pressions humaines, en particulier à la pêche de plaisance et à la pêche professionnelle.
De plus, leur attachement à leurs habitats d’alimentation, principalement situés dans les lagunes méditerranéennes, les rend également très sensibles au changement climatique, car elles ne tolèrent pas des températures dépassant 29°C, d’après les chercheurs de l’Ifremer.
Avec MAP