Une grève prolongée des pilotes d’Air Canada risque d’engendrer des pertes de près de 100 millions de dollars par jour

Un arrêt de travail des pilotes d’Air Canada qui se prolongerait pendant plus d’une semaine pourrait coûter des centaines de millions de dollars à l’économie canadienne, selon une analyse du Mouvement Desjardins publiée jeudi.

« Nous estimons qu’une grève des pilotes d’une durée de deux semaines pourrait engendrer une perte de PIB [de l’économie canadienne] d’environ 1,4 milliard de dollars au cours du mois de septembre », souligne l’analyse du conglomérat financier.

« Une grève prolongée pourrait avoir des conséquences encore plus néfastes sur l’économie. Cela représenterait des pertes [du PIB] d’environ 98 millions par jour. De plus, le nombre de passagers pourrait diminuer par 2,1 millions », soit près d’un tiers du nombre mensuel d’usagers du transport aérien au Canada, affirme le document.

Air Canada est aussi le premier fournisseur de services de fret aérien au pays en termes de capacité.

Par conséquent, « une grève de courte durée aurait des répercussions minimes sur le transport aérien et l’activité économique, mais une grève prolongée [sur deux semaines ou plus] pourrait nuire aux passagers, aux entreprises et aux industries qui dépendent fortement de ce type de transport », selon l’analyse.

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Une coalition d’organisations économiques, menée par la Chambre de commerce du Canada, a appelé le gouvernement fédéral à intervenir pour éviter un arrêt de travail, alors que les négociations entre le plus grand transporteur aérien du pays et le syndicat Air Line Pilots Association (ALPA) sont au point mort.

Selon ces organisations, « les conséquences d’un tel arrêt de travail affecteraient l’ensemble de l’économie, touchant tant les consommateurs, les employés que les entreprises canadiennes ».

« Un arrêt de travail entraînerait des milliers de mises à pied temporaires pour les employés de la compagnie aérienne et aura un impact négatif sur l’écosystème du transport aérien partout dans le pays », ont affirmé les organisations professionnelles dans une lettre adressée au ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon.

Selon Randall Bartlett, directeur principal de l’analyse de l’économie canadienne au Mouvement Desjardins, « l’industrie canadienne du transport aérien est évaluée à 6,7 milliards par an et représente environ 0,3% du PIB réel » de l’économie canadienne.

La compagnie aérienne canadienne a indiqué lundi que les négociations contractuelles avec ses pilotes « s’approchent d’une impasse ». Air Canada a souligné qu’elle se prépare à « l’arrêt ordonné de ses activités » dès dimanche en cas de grève des pilotes.

Il est encore temps de parvenir à une entente avec les pilotes, « si l’Association internationale des pilotes de ligne modère ses revendications salariales, qui dépassent largement la moyenne des hausses salariales au Canada », a affirmé le président et chef de la direction d’Air Canada, Michael Rousseau, dans un communiqué.

Les pilotes d’Air Canada ont voté massivement, il y a trois semaines, en faveur d’un mandat de grève. Le vote envoie « un message clair à la direction » selon lequel les pilotes sont prêts à prendre des mesures pour obtenir une meilleure entente, a affirmé Charlene Hudy, responsable du contingent Air Canada du syndicat.

« À l’heure actuelle, certains de nos homologues américains gagnent deux fois plus que moi et les pilotes que je représente », a ajouté Mme Hudy.

Avec MAP

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