Une hausse significative des prix de la viande de volaille
Par Doha Khaoulani
La hausse significative des prix du poulet au cours des derniers mois constitue une situation préoccupante affectant tant les éleveurs de volailles que les ménages. Cette augmentation s’explique par divers facteurs, notamment la diminution de l’offre et la flambée des prix des denrées alimentaires sur les marchés internationaux, la forte demande et les coûts élevés des matériaux de production.
La filière avicole et notamment les prix de la viande blanche, très prisée par les familles à revenu modeste, connait actuellement une hausse, oscillant entre 15 dirhams et 18 dirhams par kilogramme dans les fermes, selon les producteurs marocains. Sur les marchés de détail, ces prix ont dépassé les 2 dirhams par kilogramme, après avoir été d’environ 18 dirhams il y a deux mois.
Cette situation soulève des interrogations sur les causes principales de cette hausse. Le président de l’association nationale des éleveurs de poulets de chair, Mohamed Abboud, a déclaré que l’opacité de la concurrence sur le marché des aliments pour animaux et des poussins contribue à cette augmentation des prix. Il a également expliqué que les coûts élevés des matériaux utilisés dans le processus de production, en particulier les aliments composés et les poussins, sont responsables des prix élevés du poulet destiné à la consommation.
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De plus, cette hausse s’explique par une augmentation spectaculaire des prix de la viande rouge, ce qui a entraîné une forte demande pour la viande blanche. Cependant, l’offre n’a pas suivi en raison de la baisse significative de la production de poulet en janvier dernier. Malgré une inflation de 4,3 % en octobre, tirée par la hausse des prix des matières premières alimentaires, les prix du poulet et de la viande rouge n’ont pas diminué.
Les producteurs attribuent l’envolée des prix aux hausses répétées des prix des matières premières sur les marchés internationaux. En juillet 2023, l’Indice FAO des prix des produits alimentaires a augmenté de 1,3% par rapport au mois précédent mais a chuté de 11,8% par rapport à juillet 2022. De plus, l’Indice FAO des prix des céréales a enregistré une baisse de 0,5% par rapport à juin en raison de la dépréciation des cours internationaux des céréales secondaires.
Les petits producteurs ont sollicité l’intervention du ministre de l’agriculture, Mohamed Seddiki, pour rééchelonner leurs dettes et bénéficier d’un soutien financier afin de faire face aux conséquences de la crise, exposant certains d’entre eux à la faillite.
Les producteurs imputent la hausse des prix du poulet à la diminution des capacités de production, en raison de l’incapacité de nombreux éleveurs à supporter les coûts pendant l’été aux températures exceptionnelles. L’accumulation des dettes durant cette période a entravé l’approvisionnement en alimentation, entraînant une baisse de la production, qui pourrait potentiellement augmenter dans les mois à venir.