Une quarantaine d’arrestations lors des manifestations de vendredi contre le 5è mandat présidentiel
Un total de 41 personnes ont été arrêtées, vendredi en Algérie, lors de manifestations contre la candidature du président sortant Abdelaziz Bouteflika pour un 5è mandat, a annoncé la police algérienne.
Dans un communiqué, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) qui chapeaute les différents services de la police algérienne, souligne que ces personnes ont été interpellées « pour troubles à l’ordre public, actes de vandalisme, dégradation des biens, violence et voies de fait ».
Sur les 41 personnes interpellées, 38 l’ont été à Alger, où des heurts ont eu lieu entre la police et des manifestants qui tentaient de rejoindre la Présidence de la République, précise-t-on de même source.
La contestation du cinquième mandat a pris une grande ampleur, vendredi, particulièrement dans la capitale, Alger, où c’est la première fois en presque vingt ans qu’une marche « politique » imposante y est organisée dans les rues et que les Algériens sortent simultanément dans plusieurs villes aux quatre coins du pays.
Repoussés par des tirs de gaz lacrymogènes, les manifestants ont répliqué par des jets de pierre et de projectiles divers contre les policiers, qui ont procédé à plusieurs interpellations.
Depuis 2001, toute manifestation est officiellement interdite à Alger, où la police intervient généralement sur le champ pour endiguer la moindre tentative de rassemblement.
Depuis l’annonce officielle de la volonté de l’actuel locataire du palais d’El Mouradia de briguer un 5e mandat, plusieurs manifestations ont été organisées à travers le pays. Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour exprimer leur colère de ce qu’ils qualifient de «mandat de trop» du chef de l’Etat sortant. Les manifestants, brandissant des banderoles et autres pancartes portant des slogans hostiles au pouvoir en place et à la candidature du Président sortant. « Non au 5e mandat », « Contre la dictature de la honte », « Le peuple veut le changement sont autant de slogans scandés par les manifestants. De surcroît, plusieurs citoyens arboraient des banderoles noires en signe de deuil, une façon d’exprimer leur rejet catégorique de « l’option du 5e mandat imposée par ceux qui veulent maintenir le statu quo ».