Une sécheresse atmosphérique sans précédent depuis 400 ans en Europe (étude)
Des scientifiques de l’institut suisse WSL ont mis en évidence une sécheresse atmosphérique sans précédent depuis 400 ans en Europe, liée aux émissions de gaz à effet de serre.
Dans une étude portant sur des données de cernes d’arbres remontant à l’année 1600, les spécialistes relèvent que l’air au-dessus de vastes régions d’Europe est devenu plus sec qu’au cours des périodes précédentes, et que cette tendance se poursuit.
« Compte tenu des épisodes de sécheresse survenus dans de nombreuses régions d’Europe ces dernières années, cette découverte est très préoccupante », a commenté Kerstin Treydte, auteure principale de l’étude publiée dans Nature Geoscience.
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Les recherches montrent qu’une hausse supplémentaire de la sécheresse de l’air constitue une menace à long terme pour de nombreuses fonctions vitales des écosystèmes. « Le déficit de pression de vapeur ou VPD (qui mesure la sécheresse atmosphérique) est particulièrement significatif pour l’agriculture, car plus il est élevé, plus la demande en eau des cultures est importante. Il faut irriguer davantage et les rendements diminuent. Dans les forêts, l’approvisionnement en bois et le piégeage du carbone sont menacés, ce qui entraîne des incertitudes quant à la régulation du climat et au futur stockage du carbone dans ces écosystèmes », a expliqué Kerstin Treydte.
D’après l’institut suisse, la situation est particulièrement préoccupante dans les régions densément peuplées d’Europe et renforce la nécessité urgente de réduire les émissions et de s’adapter au changement climatique.
« Nos résultats permettront d’affiner les simulations des scénarios climatiques futurs et d’évaluer la menace que représentent les niveaux élevés de VPD pour les écosystèmes, l’économie et la société », indique-t-on, ajoutant que les simulations démontrent que « les niveaux actuels n’auraient pas pu être atteints sans les émissions de gaz à effet de serre : l’influence anthropique est donc évidente ».
Avec MAP