UpM: Un Maghreb uni signifie une Méditerranée plus forte et davantage de prospérité
Un Maghreb uni signifie une Méditerranée plus forte et davantage de prospérité pour les peuples de la région, a souligné, mercredi à Rabat, le président de la Chambre des représentants, M. Habib El Malki.
M. El Malki intervenait lors d’une réunion par visioconférence du bureau de l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée (UpM). « Nous devons faire confiance aux Nations-unies pour la recherche d’une solution juste, durable et mutuellement acceptable au différend territorial artificiel qui oppose, depuis la guerre froide, le Maroc à l’Algérie« , a souligné M. El Malki, notant que ceci rendra possible le parachèvement de la construction d’un Maghreb-uni, qui donnera lieu à une Méditerranée plus forte et à davantage de prospérité pour les peuples de la région, qui perdent actuellement plus de 2% en termes de PIB.
En tant que parlementaires méditerranéens, a-t-il poursuivi, « nous devons promouvoir auprès des pays de l’UpM et d’ailleurs, les vertus du co-développement et du développement solidaire, si l’on veut qu’un jour ce berceau des civilisations que représente le bassin méditerranéen retrouve son lustre d’antan et cesse d’être un cimetière liquide qui engloutit les rêves de tant d’âmes en perdition.
Dans ce sens, M. El Malki a fait savoir que dans le cadre maroco-africain, la coopération sud-sud et le développement solidaire « fonctionnent très bien« , ajoutant qu’il n’y a aucune raison pour que cela ne fonctionne pas dans un cadre transméditerranéen.
Il a précisé qu’au sud de la Méditerranée, le Maroc pourrait être la locomotive d’un partenariat euro-méditerranéen renouvelé basé sur la paix, la sécurité, la dignité humaine et le développement durable.
Par ailleurs, il a indiqué, selon un rapport de l’Union pour la Méditerranée (UpM) paru il y a deux semaines, que la région méditerranéenne est considérée comme l’un des marchés les moins intégrés économiquement, et ce bien que le marché intrarégional de l’UpM est l’un des plus importants avec plus de 20% du commerce mondial de marchandises en 2018.
« C’est-là un constant inquiétant qui en dit long sur le décalage endémique qui persiste entre les deux versants de la Méditerranée« , a regretté le président de la Chambre des représentants.
Et pour cause, a-t-il relevé, une situation sécuritaire contrastée dans la région MENA, où « la paix reste fragile en Libye malgré le progrès notable enregistré sur le plan politique« .
« La jouissance du peuple palestinien de ses droits légitimes et inaliénables semble reculer dans l’ordre des priorités internationales« , a-t-il, en outre, déploré, ajoutant que la convalescence syrienne prendra plus de temps que prévu.
M. El Malki s’est également attardé sur la migration transméditerranéenne et son exploitation par les réseaux mafieux de tous bords malgré la gestion concertée avec le voisinage européen et africain de la problématique migratoire par les pays sud-méditerranéens, le Maroc en tête, en tant que pays de transit et de destination.
S’agissant du développement durable, il a évoqué les changements climatiques, la déforestation et le stress hydrique, qui engendre un mouvement de population vers des latitudes perçues comme clémentes, « mettant à mal la capacité d’accueil des pays de transit et d’accueil des migrants que le désespoir pousse vers l’inconnu ».
Sur le volet sanitaire, a-t-il soulevé, « la pandémie de la Covid-19 a ouvert les yeux sur la vulnérabilité de la condition humaine. La santé étant désormais l’ultime priorité pour les décideurs du monde entier, notre coopération à l’échelon méditerranéen ou international ne devrait plus buter sur les desseins stratégiques du siècle dernier« , a insisté M. El Malki. Les autres interventions ont mis l’accent sur l’impératif de conjuguer les efforts, de se munir d’une volonté et d’une détermination inébranlables et de mettre en place une stratégie commune pour relever l’ensemble de ces défis d’envergure, notant que pour aboutir à cette fin, tous les moyens logistiques, humains, et financiers doivent être mobilisés pour faire face aux conflits dans la région.
« La crise de la Covid-19 nous a rappelé l’importance de la coopération et de la coordination multilatérales, qui restent fondamentales pour sortir d’une telle crise et d’autres« , ont insisté les intervenants. Dans ce cadre, les participants à cette réunion ont pris compte de la naissance, suite à une initiative marocaine, d’un groupe de travail « post covid-19 » d’un mandat de deux ans. Il sera présidé par le Maroc et composé de 20 membres, dont 10 représentent la rive sud et 10 la rive nord.
« Ce groupe de travail s’avère un instrument efficace qui permettra de réfléchir sur la situation Covid-19, comprendre ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas et opérer certains changements pour affronter les crises futures« , a-t-il dit.
( Avec MAP )