Urgence climatique : L’ONU appelle à des engagements nationaux plus ambitieux
La secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Patricia Espinosa, a plaidé samedi pour des engagements plus ambitieux dans le cadre des plans nationaux en matière de lutte contre les dérèglements climatiques.
« Les vagues de chaleur extrêmes, les sécheresses et les inondations qui ont eu lieu récemment dans le monde entier sont un signal d’alarme qui montre qu’il faut faire beaucoup plus, et beaucoup plus vite, pour modifier notre trajectoire actuelle. Cet objectif ne peut être atteint que par des NDC (contributions déterminées au niveau national, ndlr) plus ambitieux », a souligné Mme Espinosa dans un communiqué au lendemain de la date limite de soumission des NDC, nouvelles ou mises à jour.
« Alors que nous sommes dans un contexte d’urgences météorologiques extrêmes partout dans le monde, hier (vendredi) était une journée importante dans notre effort collectif contre les changements climatiques », a-t-elle fait observer, notant qu’il s’agissait de la date limite de soumission des contributions déterminées au niveau national, nouvelles ou mises à jour, à inclure dans un rapport de synthèse qui sera publié plus tard cette année, avant la COP 26.
En vertu de l’Accord de Paris de 2015 qui vise à maintenir le réchauffement « bien en deçà » de +2°C, si possible +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, chacun des quelque 200 signataires devait déposer avant fin 2020 une version révisée de ses engagements en matière de lutte contre les dérèglements climatiques, appelés « contribution déterminée au niveau national« .
En raison de la pandémie de Covid-19 et du report d’un an de la conférence climat COP26 de Glasgow, à novembre 2021, de nombreux gouvernements avaient fait savoir qu’ils ne respecteraient pas les délais. Seulement 75 pays, dont très peu de gros émetteurs hormis l’UE, avaient effectivement déposé leur nouvelle NDC au 1er janvier 2021.
L’ONU avait fixé une nouvelle date limite au 30 juillet, pour que les engagements puissent être pris en compte dans l’évaluation globale qui doit être publiée avant la COP26, réunion cruciale pour l’avenir de la planète.
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Les NDC incarnent les plans nationaux conçus par chaque pays pour faire face aux changements climatiques. Pris dans leur ensemble, ces plans constituent le bilan le plus complet et le plus précis de l’action mondiale en faveur du climat, a expliqué Mme Espinosa.
Elle a fait savoir qu’à la date limite de vendredi, le secrétariat du CCNUCC a reçu les NDC nouveaux ou actualisés de 110 Parties.
Il s’agit d’une évolution « favorable par rapport aux NDC nouveaux ou actualisés des 75 Parties reçus à la fin décembre 2020 et inclus dans la version initiale du rapport de synthèse, mais c’est encore loin d’être satisfaisant, puisque seulement un peu plus de la moitié des Parties (58%) ont respecté le délai butoir », a-t-elle déploré.
Le niveau d’ambition reflété dans ces plans d’action nationaux pour le climat doit également être renforcé, a plaidé la même responsable, rappelant que l’une des principales conclusions de la version initiale du rapport de synthèse montrait que les efforts collectifs sont loin d’être à la hauteur de ce qu’exige la science pour limiter à 2°C l’augmentation de la température mondiale d’ici la fin du siècle, sans parler de l’objectif souhaité de moins de 1,5°C.
Elle a dit espérer « sincèrement que l’estimation révisée des efforts collectifs révélera une image plus positive ».
La date limite de soumission permet à la CCNUCC d’effectuer le travail essentiel d’examen, de quantification et de synthèse du contenu des NDC nouveaux ou actualisés, avant de présenter les résultats aux parties et au grand public. D’après la même source, les pays peuvent, bien entendu, continuer à renforcer l’ambition de leurs NDC respectifs. Si nécessaire, une mise à jour des principales conclusions du rapport pourra éventuellement être préparée pour tenir compte des informations reçues après le 30 juillet.
« La réduction des émissions doit être un processus cohérent et cumulatif », a dit Mme Espinosa, qui a appelé « les pays qui n’ont pas été en mesure de respecter ce délai à redoubler d’efforts et à honorer l’engagement qu’ils ont pris dans le cadre de l’Accord de Paris de renouveler ou d’actualiser leurs NDC ».
« J’encourage également ceux qui ont soumis leurs NDC à continuer à les réviser et à améliorer leur niveau d’ambition. Ce faisant, ils contribueront à la préservation de notre planète et au bien-être des populations du monde entier », a-t-elle ajouté.
( Avec MAP )