USA: des sénateurs veulent enquêter sur les risques de sécurité de l’application TikTok
Des sénateurs ont appelé jeudi l’administration américaine à étudier les menaces que pourrait poser l’application chinoise de partage de vidéos TikTok, plébiscitée par les adolescents américains, craignant qu’elle ne soit utilisée par Pékin pour les espionner.
« Avec plus de 110 millions de téléchargements rien qu’aux Etats-Unis, TikTok pose un risque de contre-espionnage que nous ne pouvons pas ignorer », ont affirmé dans une lettre communiqué deux ténors du Sénat américain, réclamant à la direction du renseignement national de « conduire une évaluation sur les risques pour la sécurité nationale » que pose l’application.
Le leader des démocrates au Sénat Chuck Schumer et le républicain Tom Cotton estiment que le propriétaire chinois de TikTok, ByteDance, « qui est obligé de respecter les lois chinoises » pourrait être obligé « de coopérer avec les services de renseignement du Parti communiste chinois », même si les données des utilisateurs sont stockées aux Etats-Unis.
Ils craignent également que l’application n’offre aux renseignements chinois un accès secret aux smartphones et ordinateurs des utilisateurs. Les Etats-Unis accusent déjà le géant chinois des télécoms Huawei de ce même procédé.
« Il semblerait que TikTok censure des contenus jugés trop politiquement sensibles à l’encontre du Parti communiste chinois, y compris en référence aux manifestations de Hong Kong, aux événements de la place Tiananmen, l’indépendance taïwanaise et tibétaine, et le traitement des Ouïghours », ont ajouté les sénateurs, estimant que la plateforme pouvait être une « cible potentielle » d’attaques durant la campagne électorale de 2020.
Lors de l’élection de 2016, des agences russes ont créé des faux comptes sur Facebook, Twitter, YouTube ou Instagram pour intervenir dans le débat américain en répandant de fausses informations.
Avec 500 millions d’utilisateurs dans le monde, la popularité de l’application de partage de courtes vidéos a explosé ces deux dernières années, notamment auprès des adolescents.
AFP