USA-Israël : Premier échange téléphonique depuis l’investiture de Biden
Le président américain, Joe Biden, s’est entretenu ce mercredi, par téléphone, avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, pour la première fois depuis son investiture le 20 janvier. Un appel jugé tardif par certains responsables, notamment l’ex-ambassadrice à l’ONU, Nikki Haley, qui avait accusé le gouvernement Biden de « snober » un « ami comme Israël », rapporte l’AFP.
Une conversation « très amicale et chaleureuse » s’est tenue entre les deux dirigeants, a informé le bureau de Netanyahu dans un communiqué. Un échange qui a non seulement permis d’aborder les relations personnelles de longue date entre les deux pays, mais qui a également porté sur des questions politiques comme les Accords de paix, « la menace iranienne » et enfin la gestion de la pandémie.
Point de divergence sur la question iranienne
Si aucune information n’a été communiquée sur la teneur des échanges à ce sujet, Israël avait averti de son désaccord quant à la réintégration des Etats-Unis à l’Accord de Vienne de 2015, duquel s’était retiré Trump en 2018.
En effet, pour l’ex-président qui avait décidé d’imposer d’importantes sanctions économiques à l’Iran, cet accord sur le nucléaire est « désastreux » et trop avantageux pour l’Iran. Une décision qui convenait parfaitement à Israël, grand ennemi de l’Iran dans la région.
Alors que Biden représente un nouvel espoir pour le pays perse, asphyxié économiquement, des représentants israéliens ont confié ne pas soutenir la position du président démocrate qui a décidé de réintégrer l’accord sur le nucléaire.
« Nous ne pourrons pas faire partie d’un tel processus si la nouvelle administration revient sur cet accord », a déclaré Gilad Erdan à la radio de l’armée israélienne. « Nous pensons que si les Etats-Unis réintègrent le même accord dans lequel ils se sont déjà retirés, tout leur moyen de pression sera perdu », a déclaré l’ambassadeur israélien. « Dès que les sanctions seront supprimées, les Iraniens n’auront aucune réelle motivation à négocier et à conclure un accord qui soit vraiment capable de l’interdire de disposer des capacités nucléaires. »
Pour rappel, en 2000, l’Iran a démarré un programme pour obtenir l’arme nucléaire. Six ans après, l’ONU a imposé des sanctions économiques en vue de dissuader le pays de poursuivre ce programme. Le pays a été financièrement paralysé mais n’a pas pour autant stoppé le programme. En 2015, l’Iran, les Etats-Unis, la France, la Russie, la Grande-Bretagne, la Chine et l’Allemagne, Téhéran signent le Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA), l’accord nucléaire iranien qui engage ce dernier à réduire ses activités nucléaires en échange d’une levée progressive de la majeure partie des sanctions internationales qui le visaient.