USA: le frère de George Floyd témoigne au Congrès lors d’une audience sur la réforme de la police
Le frère de George Floyd, l’Afro-américain dont la mort brutale entre les mains de la police a suscitée une vague de protestations aux Etats-Unis, a témoigné mercredi lors d’une audience au Congrès des Etats-Unis destinée à hâter une réforme radicale des pratiques policières.
Le comité judiciaire de de la Chambre des députés, dominée par les démocrates, tient ce débat pour débattre des questions du profilage racial, de la brutalité policière et de la perte de confiance dans les services de police. Au lendemain des funérailles de M. Floyd, son frère a plaidé auprès des législateurs pour « faire en sorte que cela s’arrête ».
Pour Philonise Floyd, « les appels à l’aide de George ont été ignorés » lorsqu’il criait ne pas pouvoir respirer alors qu’il était asphyxié, pendant près de neuf minutes, sous le genou d’un policier blanc à Minneapolis le 25 mai dernier. « Il ne méritait pas de mourir pour 20 dollars », a-t-il ajouté avant de s’interroger: « est-ce que ça vaut la vie d’un Noir? »
George Floyd avait été interpellé suite à une plainte l’accusant d’avoir remis un faux billet de 20 dollars pour acheter des cigarettes. Sa mort a déclenché un mouvement de protestations inédit à travers le pays et dans le monde contre la brutalité policière et le racisme, depuis le mouvement des droits civiques des années 1960.
Lors de l’audience du Congrès, plusieurs autres témoignages ont été faits par des experts et militants des droits civiques dans le cadre d’une proposition législative dévoilée lundi par les démocrates pour une refonte des services de police.
Intitulé la Loi de 2020 sur la justice dans les services de police, ce projet de loi comprend une batterie de mesures, notamment une interdiction des pratiques d’étranglements et du profilage racial par les policiers. La législation exige aussi le port de caméras à l’échelle nationale, la soumission de la police à des commissions d’examen civiles et des protocoles pour limiter le recours à la force létale et l’obligation pour les agents d’intervenir s’ils sont témoins d’inconduite policière.
« Ce sont des changements de bon sens qui, franchement, créeront un niveau de responsabilité bien plus élevé pour les policiers qui violent la loi, qui violent nos droits et qui violent nos normes communautaires communes », a déclaré le sénateur du New Jersey, Cory Booker, l’un des co-auteurs de cette législation avec les membres du Black Caucus au Congrès.
Le projet de loi, soutenu par la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi et le chef de la minorité démocrate au Sénat Charles Schumer, devrait également créer une base de données nationale sur les actes d’inconduite policière.
Le chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell, et de nombreux sénateurs de ce parti ont également reconnu « des torts flagrants » dans les cas de brutalité policière.
« Nous allons discuter avec nos collègues de ce qui, le cas échéant, est approprié pour nous de faire dans le sillage de ce qui se passe », avait dit M. Mcconnel au sujet de la nouvelle réforme.