USA : Le policier mis en cause dans la mort de George Floyd a été arrêté
L’ancien officier de police qui s’est agenouillé sur le cou de George Floyd alors qu’il était menotté, provoquant sa mort, a été arrêté vendredi, ont annoncé les autorités du Minnesota.
Selon le commissaire du département de la Sécurité publique de cet Etat du Midwest américain, John Harrington, l’officier en question, Derek Chauvin, a été placé en garde à vue alors que des incendies continuaient de ravager la ville de Minneapolis, théâtre de cette bavure policière, suite à de violentes manifestations.
Cette arrestation intervient alors que le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, a plaidé pour le retour au calme vendredi matin après une nuit émaillée de violences et d’actes de vandalisme. Les manifestants réclamaient justice pour George Floyd, un homme noir non armé qui est décédé cette semaine après son arrestation par quatre officiers de police blancs.
M. Walz a déclaré lors d’une conférence de presse que les troubles qui ont déstabilisé Minneapolis et Saint-Paul cette semaine sont le résultat d’une longue histoire de douleur causée par le racisme dans les rangs de la police.
« Les incendies couvent encore dans nos rues (…). Les cendres symbolisent des décennies et des générations de douleur, d’angoisse », a-t-il dit, promettant un procès en justice « rapide » pour les officiers impliqués dans le meurtre de Floyd.
De son côté, le procureur général du Minnesota, Keith Ellison a exhorté les résidents à voir dans la Garde nationale, que le gouverneur a activée jeudi soir, comme une force apaisante plutôt qu’une force occupante.
« La présence que vous voyez dans la rue – ne réagissez pas de la même manière que vous pourriez réagir au département de police de Minneapolis », a-t-il déclaré à propos de la Garde nationale. « Ce n’est pas la même chose; c’est un leadership différent, une autorité différente. » Plusieurs personnalités politiciens, athlètes et célébrités américains ont exprimé leur colère quant aux circonstances de la mort de Floyd, à l’instar de l’ancien président Barack Obama.
« Il est naturel de souhaiter que la vie revienne à la normale alors qu’une pandémie et une crise économique bouleversent tout ce qui nous entoure », a déclaré Obama dans un communiqué.
« Mais nous devons nous rappeler que pour des millions d’Américains, être traité différemment en raison de la race est tragiquement, douloureusement, exaspérèrent ‘normal’ – que ce soit en traitant avec le système de soins de santé, en interagissant avec le système de justice pénale ou en faisant du jogging dans la rue, ou tout simplement en observant des oiseaux dans le parc. … Cela ne devrait pas être ‘normal’ en 2020 en Amérique », a-t-il martelé. Une vidéo capturée par des passants montrait George Floyd suppliant les officiers qui l’ont arrêté qu’il ne pouvait pas respirer alors que l’un d’eux le plaquait au sol avec un genou sur le cou. Les images ont rapidement suscité l’indignation lors de leur diffusion sur les réseaux sociaux.
Les quatre policiers impliqués dans l’incident ont été immédiatement licenciés du département de police de Minneapolis. Le maire de la ville a en outre appelé à des poursuites contre l’officier qui s’est agenouillé sur le cou de la victime.
Le président Donald Trump, qui avait précédemment qualifié de « choquante » la vidéo de la mort de M. Floyd, a taxé les manifestants de jeudi soir de « voyous ». « Lorsque le pillage commence, les tirs commencent », a-t-il écrit sur Twitter ce qui a amené le réseau social à joindre un avertissement au Tweet du président, avertissant qu’il violait les règles de l’entreprise sur la « glorification de la violence ».
Un porte-parole de Twitter a indiqué qu’il s’agit de la première fois qu’une telle mesure est prise contre un chef d’Etat pour avoir enfreint les règles du réseau social sur la glorification de la violence.