Vaccin anti-covid : les préparatifs au Maroc vont bon train
Enfin, la perspective d’une porte de sortie d’une crise sanitaire qui a mis le monde entier à l’arrêt ! Le Maroc s’apprête déjà à recevoir ses 10 millions de doses du vaccin anti-Covid-19 et une campagne de vaccination nationale s’annonce bientôt.
Une opération massive de vaccination contre la Covid-19 est prévue dans les prochaines semaines, suite aux instructions royales. L’opération devra couvrir les citoyens âgés de plus de 18 ans, selon un schéma vaccinal en deux injections. La priorité sera, notamment, donnée aux personnels de première ligne, en l’occurrence le personnel de santé, les autorités publiques, les forces de sécurité et le personnel de l’éducation nationale. Alors que la deuxième phase vise les personnes qui ont un certain âge et qui ont des pathologies ou des maladies chroniques. Le Maroc sera ainsi parmi les premiers pays du monde à vacciner sa population.
Concernant la campagne nationale de vaccination anti-Covid, selon nos confrères de Medias24, elle commencera “au cours de la deuxième ou de la troisième semaine “de décembre 2020.
L’objectif de cette campagne, selon le directeur du laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, Azeddine Ibrahimi, est de permettre aux personnes vaccinées d’acquérir une immunité en vue de combattre le virus. « À ce propos, j’assure que cette opération est maîtrisable : le vaccin va, à travers un antigène, permettre au corps de développer des anticorps qui vont combattre, une fois qu’on attrape le virus. Ce procédé est intéressant parce qu’il permettra d’avoir une immunité acquise pour combattre le virus, ce qui est essentiel pour apporter une solution radicale face aux épidémies ou pandémies », déclare-t-il à nos confrères de la MAP.
Le choix des catégories ciblées a été fait « dans un souci bien précis, à cause du nombre réduit de doses au départ (à peu près 10 millions de doses), on va essayer de le faire, selon les priorités. C’est quelque chose d’essentiel qui va ouvrir la voie par la suite à avoir le vaccin », ajoute la même source.
« Un vaccin doit obligatoirement avoir les autorisations nécessaires de mise sur le marché, en particulier les trois qualités essentielles qui sont la toxicité, l’efficacité et la qualité de production », explique ce spécialiste. Ces critères vont permettre aux agents compétents de donner l’autorisation du vaccin. Au Maroc, l’administration en charge de cette mission est la direction de médicaments et de pharmacie. Quid de l’efficacité ? Le directeur du laboratoire de biotechnologie, lui, trouve qu’« aucune firme ne va risquer de proposer un vaccin qui n’est pas très bon, parce que cela va ruiner tout son business ».
Rappelons que 600 volontaires avaient reçu le vaccin au Maroc dans le cadre des essais cliniques. Ces derniers ont été dispatchés sur trois structures hospitalières : les CHU de Rabat et de Casablanca ainsi que l’hôpital militaire de Rabat.
Un vaccin… déjà ?
Une décision que docteur Marouane Hakam, co-fondateur de la plate-forme avis-medical.ma considère comme étant courageuse, lors d’un passage sur Atlantic Radio, mais il rappelle que «la situation sanitaire ne fait que s’aggraver, on voit des chiffres alarmants et un taux de mortalité important, je pense que c’est une décision qui est plus alimentée par les données statistiques que par des données factuelles sur l’avancement du vaccin, mais elle reste quand même une décision courageuse ».
Reste à savoir si le vaccin Sinopharm est passé par toutes les phases de test.« Non, puisqu’officiellement, le vaccin n’aurait dû terminer ses essais cliniques que vers juin/juillet 2021, dans 8 ou 9 mois un peu près, c’est là où on attend effectivement la fin complète des études avec le fameux rapport statistique et clinique et éventuellement la publication des résultats 6 ou 7 mois plus tard », fait-il savoir, en rappelant que tous les acteurs qui sont en train de développer des vaccins à travers le monde ont explicité aux gouvernements qu’ils vont l’utiliser avant la fin des études d’innocuité.
Concernant la toxicité du produit et l’existence d’effets indésirables sur la personne qui va l’utiliser, selon Dr Hakam, « les labos ont prévu une parade en disant aux gouvernements, si vous voulez utiliser les produits avant la fin des essais cliniques, vous devez vous engager sur la responsabilité que tout ce qui arrivera avec ce vaccin en termes d’effets indésirables les incombera et n’incombera pas aux laboratoires pharmaceutiques ».
Au Maroc, la décision a été prise en coordination notamment avec le comité national scientifique. « En tant que scientifique, j’invite ce comité à partager avec le reste de la communauté scientifique du pays, les paramètres sur lesquels se sont basés pour donner ce feu vert pour utiliser le vaccin, ne serait-ce que pour un donner un fort signal démocratique à la science et pour informer les patients en leur expliquant qu’il y a des chiffres factuels qui prouvent qu’on peut utiliser ce vaccin, de manière sécurisée », dénote docteur Hakam.