Vaccin Moderna: jusqu’à six semaines entre les deux injections
La deuxième injection du vaccin contre le Covid-19 de Moderna peut être administrée jusqu’à six semaines après la première dans des circonstances exceptionnelles, a indiqué mardi le groupe d’experts de l’OMS sur la vaccination.
Le Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) sur la vaccination, qui s’est réuni le 21 janvier, a également indiqué, comme il l’avait dit au début du mois, que les voyageurs internationaux ne devaient pas bénéficier d’une vaccination privilégiée, sauf les personnes à risque élevé.
Le Groupe d’experts de l’Organisation mondiale de la santé s’était réuni pour discuter plus particulièrement du vaccin développé par Moderna, déjà autorisé par les autorités de régulation sanitaire de plusieurs pays.
L’OMS n’a en revanche pas encore accordé son homologation d’urgence au vaccin Moderna. Mais son évaluation est attendue fin février, selon un tableau en ligne publié par l’organisation.
« Nous travaillons avec Moderna pour aller le plus vite possible », a déclaré la responsable des vaccins à l’OMS, Kate O’Brien, lors d’une conférence de presse annonçant les recommandations de la réunion.
Plus généralement, a-t-elle dit, « nous demandons instamment à tous les fabricants de partager toutes les données ».
Le vaccin Pfizer-BioNTech est pour l’instant le seul à avoir reçu, le 31 décembre, l’homologation en urgence de l’OMS. Selon les experts de l’OMS, le vaccin Moderna est plus facile à stocker, distribuer et administrer que celui développé par Pfizer.
Mme O’Brien a expliqué que les procédures d’homologation et de recommandations d’usage sont effectuées par deux comités d’experts distincts qui travaillent de façon séparée et ne sont pas tenus de publier leurs conclusions en même temps ou dans un certain ordre.
Même s’il est « préférable » que les deux publient leur rapport au même moment, a-t-elle ajouté.
En attendant, les experts de l’OMS ont recommandé l’administration de deux doses du vaccin Moderna avec un intervalle de 28 jours, mais ont indiqué que cette 2e injection peut « être reportées de 42 jours », en cas de circonstances exceptionnelles, liées à une forte présence de la maladie dans un pays et à une pénurie de vaccins.
Ils ne recommandent en revanche pas de réduire la dose de moitié.
Plus généralement, le Groupe d’experts ne recommande également pas que le vaccin soit utilisé chez les femmes enceintes.
Des exceptions sont possibles si les bienfaits de la vaccination l’emportent sur les risques potentiels du vaccin comme par exemple pour les personnes qui souffrent d’autres maladies ou pour le personnel sanitaire à risque élevé d’infection.
Les experts de l’OMS recommandent également que les femmes qui allaitent faisant partie du personnel de santé se voient proposer la vaccination.
Ils soulignent aussi que la vaccination contre le Covid-19 doit être proposée indépendamment des antécédents d’infection symptomatique ou asymptomatique.
Enfin, soulignant que les données montrent qu’une réinfection symptomatique dans les six mois suivant une première infection est « rare », ils recommandent aux personnes testées positives au moyen d’un test PCR au cours des six mois précédents de retarder la vaccination jusqu’à la fin de cette période tant que les vaccins seront rares.
Concernant les voyages internationaux, ils ont réitéré leur position de janvier, alors que la pression monte pour l’instauration de passeports vaccinaux.
« Dans la période actuelle où l’offre de vaccins est très limitée, la vaccination préférentielle des voyageurs internationaux irait à l’encontre du principe d’équité », a indiqué le Groupe d’experts (SAGE), dans ses recommandations.
« Pour cette raison et en raison de l’absence de preuves quant au fait que la vaccination réduit le risque de transmission, l’OMS ne recommande pas actuellement la vaccination des voyageurs contre le Covid-19 », ajoutent-ils, en indiquant que cette recommandation sera réexaminée à mesure que l’offre de vaccins augmentera.
Et, « nous estimons qu’à moins que le voyage ne soit essentiel, les personnes devraient essayer de rester à la maison », a insisté Alejandro Cravioto, qui présidente le Groupe SAGE.
( Avec AFP )