Valorisation des déchets : La CGEM appelle à une action urgente pour éviter un lendemain pénible
La présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Miriem Bensalah Cheqroun, a appelé, lundi à Skhirat, à agir rapidement en matière de valorisation des déchets, afin d’éviter un lendemain « trop difficile et trop coûteux ».
« Agir aujourd’hui et maintenant, car demain ce sera trop difficile et trop coûteux » au Maroc, où la production des déchets s’élève à 7 millions de tonnes de déchets, générant 7,5% des émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays, a averti Mme Bensalah qui s’exprimait à l’ouverture du Sommet international sur la Valorisation des déchets et le climat.
Certes, « il est utopique de chercher à supprimer définitivement les déchets (…), il n’en reste pas moins qu’il est de notre rôle de chercher à atténuer leurs effets », a-t-elle dit, estimant qu’une action tardive sera plus compliquée avec une augmentation de la cadence de production des déchets à un rythme de 3,5% par an, exacerbée par la croissance démographique et les changements des modes de consommation.
D’où la nécessité de réduire la production de ces déchets en consommant mieux et moins et de changer de paradigme en considérant les déchets comme des sous-produits, et même des produits, susceptibles de générer soit des intrants, soit de l’énergie, a souligné la présidente de la CGEM.
« Une gestion intelligente de nos déchets nous permettra à la fois de diminuer leur empreinte climatique et de consommer moins de ressources », a-t-elle insisté, indiquant qu’outre son rôle écologique, la valorisation des déchets est aussi un secteur porteur de l’économie.
Les différents procédés de valorisation des déchets favorise la création d’emplois à travers l’émergence de nouveaux métiers « verts », et le développement d’une économie à bas carbone en faisant appel à des ressources alternatives et en diminuant ainsi la pression sur les ressources naturelles, a-t-elle précisé.
Au Maroc, où le taux de recyclage actuel des déchets ménagers est de l’ordre de 7% seulement et le gouvernement ambitionne d’atteindre un taux de 20% à l’horizon 2020, il est nécessaire d’entreprendre plusieurs actions, a fait observer Mme Bensalah.
Elle a, dans ce cadre, souligné l’importance d’une gouvernance partagée entre le secteur public et privé, d’une concertation permanente avec toutes les filières produisant les déchets et d’une taxation équitable, englobant tous les déchets, répondant au principe du pollueur-payeur et applicable aussi bien aux importations qu’aux produits locaux.
Elle a également jugé nécessaire de mobiliser des financements pour dynamiser cette économie, d’avoir une adhésion de tous les acteurs (gouvernement, entreprises, organisations professionnelles, régions) et de valoriser le savoir-faire national sur le terrain.
Selon la présidente de la CGEM, 7.000 personnes travaillent de manière informelle à la récupération des « déchets utiles » et ils ont besoin d’un cadre réglementaire clair et « d’un travail digne et reconnu ».
Au niveau mondial, les déchets sont responsables de 3 à 5% des émissions mondiales humaines de GES. Ce pourcentage est équivalent au total des émissions actuelles du secteur de l’aviation civile et du transport de fret.
Organisé par la CGEM et la Coalition pour la valorisation des déchets (COVAD), le Sommet international sur la Valorisation des Déchets et le Climat sera marqué par trois panels animés par des experts et responsables du domaine de l’environnement et la remise des labels RSE.