Vent de révolte des actionnaires de Ryanair contre la rémunération du patron
Plus d’un tiers des actionnaires de la compagnie aérienne Ryanair se sont opposés jeudi à la rémunération des dirigeants, dont le patron Michael O’Leary, qui va recevoir un bonus malgré la tempête traversée par le groupe en raison de la pandémie.
Lors de l’assemblée générale des actionnaires, la résolution portant sur la paie des hauts responsables du transporteur irlandais n’a été validée qu’à 65,8%, selon un communiqué de Ryanair.
La grande majorité des autres résolutions ont été approuvées à plus de 90%.
Le directeur général de Ryanair Michael O’Leary doit percevoir un bonus de 458.000 euros au titre de l’exercice 2019-2020, achevé fin mars dernier, soit proche du montant maximum de 500.000 euros autorisé par le groupe.
Dans le même temps, son salaire a été réduit de 50% à 500.000 euros sur l’année. Au total sa rémunération totale atteint 3,5 millions d’euros en 2020, en intégrant les actions du groupe qui lui sont attribuées.
Selon le dernier rapport annuel du groupe, le comité en charge des rémunérations avait proposé ce bonus après avoir évalué les performances du groupe et de son patron lors de l’exercice.
M. O’Leary a toutefois récemment décidé de réduire à nouveau de 50% son salaire pour l’exercice 2020-2021 à 250.000 euros, compte tenu de l’impact de la crise sanitaire sur Ryanair.
Déjà en 2019, près d’un actionnaire sur deux avait contesté la rémunération de M. O’Leary.
L’octroi d’un bonus tombe mal au moment où le groupe prend des mesures drastiques pour traverser la crise du transport aérien, comme la suppression de 3.000 emplois, soit 15% de ses effectifs ou des baisses de salaires de son personnel pour éviter des licenciements.
Ryanair a en outre bénéficié au plus fort de la crise sanitaire du dispositif de chômage partiel et d’un prêt de 600 millions de livres des pouvoirs publics britanniques dans le cadre d’une mesure de soutien aux grandes entreprises.
La compagnie n’est pas la seule à subir une contestation des actionnaires sur la rémunération des dirigeants.
Le patron du groupe aérien IAG, qui possède British Airways, Willie Walsh, a vu la semaine dernière son dernier jour dans le groupe aérien entaché d’une polémique sur ses émoluments alors qu’il traverse, comme l’ensemble du secteur, la tempête du Covid-19.
Lors de l’assemblée générale du groupe qui comprend les compagnies Iberia, Aer Lingus ou British Airways, la résolution qui portait sur la rémunération de M. Walsh a vu près de 30% des actionnaires voter contre. Celle-ci comprend un bonus de 883.000 livres et totalise 3,2 millions de livres pour 2019, salaires, versements de retraites et autres parts variables comprises.
Avec AFP